Election (présidentielle) locale et vrais problèmes

Ce numéro de Fédéchoses ayant un bon mois de retard, nous n’avons finalement pas à nous prononcer sur l’élection présidentielle, figure imposée et tutélaire de la démocratie hexagonale. Mais au fait qu’aurions nous pu dire d’original en tant que militants de l’avant-garde fédéraliste du Peuple européen et, au-delà, du Peuple du monde ?

Rappeler, avant le premier tour, que les fédéralistes s’étaient engagés à dénoncer les candidats s’étant prononcés pour le Non au référendum sur le Traité constitutionnel européen de 2005 ? Et, avant le deuxième, laisser le choix à nos lecteurs entre deux candidats ayant soutenu le Oui lors de ce même vote, quelle que soit notre antipathie pour l’un d’entre eux ? Regretter que le candidat de « l’extrême centre » n’ai pu être présent au second tour tout essayant d’expliquer que sa percée n’était qu’une nouvelle illustration (après des années de vote Le Pen ou « trotskiste », le Non de 2005, etc.) de la crise de l’Etat national ? Enfin, dénoncer le tour cocardier, entre drapeau tricolore et Marseillaise, immigration et identité nationale…(trouvaille du plus « antipathique » des deux finalistes), que certains des principaux candidats avaient donné jour après jour aux débats.

Peut-être aurions nous du seulement insister sur nos valeurs :
 rappeler que les fédéralistes doivent en toutes circonstances pratiquer une double opposition, à la droite nationaliste, réactionnaire ou autoritaire, d’une part, et à l’Etat national bureaucratique et centralisé (dont la France reste le plus beau fleuron et le plus triste exemple en Europe) d’autre part ;
 rappeler qu’ils ne veulent pas prendre le pouvoir dans le cadre des Etats-nations, mais au contraire les détruire ; pacifiquement et démocratiquement, toujours en faisant appel au pouvoir constituant du peuple, par la suppression de leur souveraineté exclusive (devenue illégitime par leur impuissance à régler les problèmes et à protéger leur population des dangers qui la menacent, comme le soulignait déjà Altiero Spinelli dans les années 50 du siècle passé !) ; les détruire, par la création d’une souveraineté supranationale et partagée (aujourd’hui européenne, demain mondiale) au dessus d’eux, et par la revitalisation, la réorganisation, la redémocratisation des centres de pouvoir locaux, régionaux… en leur sein ;
 et rappeler, toujours comme Altiero Spinelli (mais en 1941, cette fois, de l’îlot de Ventotene où l’avait confiné le pouvoir fasciste après des années de prison) que la ligne de démarcation entre les forces réactionnaires et les forces progressistes ne passe plus seulement par le plus ou moins grand degré de justice sociale à établir mais, avant tout, entre ceux qui veulent maintenir les vieux cadres nationaux du passé et ceux qui veulent créer un Etat international solide et démocratique.

Pour en revenir à Fédéchoses, vous trouverez dans ce numéro, de nombreux articles sur des figures du mouvement fédéraliste (Luciano Bolis, L’Abbé Pierre, Denis de Rougemont et Altiero Spinelli), sur l’état de l’Union européenne, sur les perspectives de la lutte pour de profondes réformes des institutions internationales (en particulier sur « un nouveau Bretton Woods pour faire face à la crise du dollar », et, pour une Assemblée parlementaire des Nations unies ou sur la participation des fédéralistes au Forum social mondial de Nairobi), sur l’exemple de l’intégration européenne pour le monde et la création d’une Communauté d’Asie de l’est… enfin, une large rubrique bibliographique.

Notre prochain numéro, sera, très prochainement, largement consacré aux deux campagnes que lancent en ce moment les organisations fédéralistes pour la démocratie internationale :
 pour un million de signatures pour un référendum consultatif européen sur la Constitution européenne en 2009 en même temps que les élections européennes ;
 pour une Assemblée parlementaire des Nations unies, étape vers une Chambre des peuples, aux côtés de l’Assemblée générale dans une réel Parlement mondial bicaméral.