Crise de la Grèce… crise de l’Europe… crise de la gauche…

Guerre civile européenne

, par Rudolf Kalman

L’historien allemand Ernst Nolte avait qualifié les deux guerres mondiales de "Europäischer Bürgerkrieg", guerre civile européenne.

A présent, l’Europe se trouve à nouveau en guerre avec elle même : celle de l’Europe des banques contre l’Europe des peuples. Fracture qui passe au sein de nos peuples, de nos nations, mais que deux d’entre elles ont choisi, chacune d’un côté, d’incarner plus particulièrement : l’Allemagne et la Grèce. Il ne s’agit certes plus d’une guerre armée, nul parachutiste n’a été, cette fois-ci, largué sur la Crète, et nous pouvons raisonnablement admettre que, même en cas de victoire de Podemos aux prochaines élections espagnoles, Guernica ne sera pas bombardée. Cette guerre n’en a pas moins, déjà, coûté des vies humaines : celles de malades privés de soins dans les hôpitaux grecs, ceci pour les raisons que chacun connaît.

Dans cette guerre civile, car, ne nous voilons pas la face, c’en est une, chacun de nous doit prendre parti. François Hollande, dirigeant socialiste et donc naturellement placé du côte de l’Europe des peuples, aurait dû le faire en refusant de recevoir Mme Merkel, et en recevant à sa place les chefs de gouvernement portugais, espagnol, italien…et surtout grec… Isoler Mme Merkel dans le champ politique est la première des mesures à prendre pour le peuple grec, notre allié dans la lutte, notre frère, notre nous-même…

Rappelons enfin quelques faits plus prosaïquement géopolitiques : face à ses ennemis, la Grèce n’est pas dépourvue d’armes. Quel que soit l’attachement des grecs à une Europe qu’ils ont fondée il y a trois mille ans, la sortie (demain ou après demain) de la Grèce de la zone euro ne sera pas sans conséquences. Elle entraînera un basculement, un changement de camp global en direction de la Russie, une sortie de l’UE, et même du Pacte Atlantique. Que l’Occident ne pousse pas la Grèce à ces extrémités, comme jadis l’Amérique a poussé le jeune Fidel Castro dans le camp soviétique.

Ou alors, souhaitons nous réellement offrir à M. Poutine les bases navales dont il rêve, en Crète, au coeur de la Méditerranée ?

Caveant consules !

P.-S.

Rudolf Kalman est membre de la Maison de l’Europe et des Européens de Lyon

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