Histoire et perspectives d’avenir de Fédéchoses et Presse Fédéraliste

A la veille de notre quarantième année de publication, et alors que Presse Fédéraliste vient de tenir deux assemblées fécondes il nous paraît
utile de revenir sur l’histoire de la revue et d’éclairer le lecteur sur nos intentions pour l’avenir. Pour en finir avec les questions statutaires
signalons que l’assemblée générale extraordinaire a toiletté nos statuts et élu un nouveau Conseil d’administration et celui-ci renouvelé le
Bureau (Président J.-F. Billion, Secrétaire général J.-L. Prevel et trésorier Alain Réguillon) ; l’arrivée d’Alain, fondateur et directeur de la revue
Carnet d’Europe (et de la Lettre d’information européenne) et de nouveaux membres au CA ont évité que ces opérations ne soient un simple
jeu de chaises musicales !

Fédéchoses, a été créé en 1973 par un groupe de jeunes fédéralistes lyonnais et parisiens. Nous étions alors durant la période de
rapprochement des organisations fédéralistes, en Europe et en France, après l’éclatement dans les années 1950 de l’Union des Fédéralistes
Europeens (UEF) fondée dans l’immédiat après-guerre. Mais, dès 1969, les fédéralistes lyonnais avaient entamé une telle démarche, dans la
suite des évènements du printemps 1968, et procédé à leur réunification dans l’UEF et la Jeunesse européenne fédéraliste (JEF) Rhône-
Alpes. L’objectif de Fédéchoses était double :

1 / aider à la fondation de la JEF - France au sein d’une JEF Europe redevenue unitaire et
supranationale ;

2 / nous doter d’un organe de diffusion culturelle, théorique, autonome à l’égard des organisations fédéralistes, y compris de
la JEF France naissante. En 1975, la JEF France créée, Fédéchoses s’est progressivement replié sur Lyon pour se faire l’écho de la mouvance
fédéraliste tout entière, en restant à l’avant-garde du combat fédéraliste central de l’époque : la lutte pour l’élection directe du Parlement
européen au suffrage universel direct. C’est son autonomie culturelle et structurelle (avec la fondation de Presse Fédéraliste en 1978) qui a
permis à l’équipe ainsi réunie d’être à l’avant-garde de combats fédéralistes que l’UEF, voire la JEF, hésitaient parfois à porter :

1 / le combat
mondialiste, redevenu pertinent dès les années Gorbatchev comme l’avait souligné et impulsé Mario Albertini et sa revue Il Federalista…
alors que l’UEF et la JEF mettront encore 20 ans à l’entériner par leurs adhésions au World Federalist Movement ;

2 / les luttes régionalistes
et autonomistes, dès les années 1970, dans un sens résolument fédéraliste européen loin des dérives ethnistes et identitaires. Aujourd’hui
encore, les fédéralistes français ne sont pas unanimement disposés à s’investir dans de tels combats ; pour cette raison Fédéchoses, qui a
ouvert à la fin des années 2.000 son Comité de rédaction à de nouveaux membres issus de la JEF France, garde toute sa justification et
toutes ses raisons d’être et de paraître ; elle n’est pas seule et collabore avec d’autres organes fédéralistes, en particulier The Federalist
Debate, édité à Turin par Lucio Levi et soutenue par la JEF, l’UEF et le WFM, et, avec Le Taurillon remarquable magazine en ligne fondé et
animé par la JEF France ; les textes de Sauvons l’Europe et de Régions & Peuples Solidaires ou du Comité pour le Congrès des Peuples que
nous publions ici montrent encore que la revue sait ouvrir ses colonnes à d’autres organisations de notre mouvance.

A l’automne 1968, Bernard Lesfargues, fédéraliste, écrivain et traducteur, prenait avec des militants, souvent venus de la « gauche de la
gauche », de l’autonomisme occitan et du fédéralisme, de fonder dans le Vieux Lyon, une librairie politique : Fédérop. Cette initiative a été
suivie en 1974 par la création des Editions Fédérop, toujours sous sa responsabilité et son impulsion, d’autres fédéralistes, Bernard
Barthalay et nous-mêmes, y étant étroitement associés. Si la Librairie a fermé dans les années 1980, les éditions, qui ont changé de mains il y
a quelques années, continuent une activité principalement littéraire. Presse Fédéraliste collabore, depuis 2011, à nouveau avec Fédérop en
participant au financement et à la diffusion des ouvrages des deux collections, « Textes fédéralistes » et « Minorités nationales », dont nous
assumons la responsabilité ; trois ouvrages ont été publiés en 2012 ; plusieurs projets sont en cours.

Au fil du temps, des brochures ont été publiées par Presse Fédéraliste : fédéralisme et Résistance, Altiero Spinelli, Cour pénale
internationale, Assemblée parlementaire des Nations unies… Dans les années 1990 deux collections ont été lancées, avec le soutien initial de
l’Institut Altiero Spinelli d’études fédéralistes. Une vingtaine de titres ont été publiés dans « Les Cahiers de la Constitution européenne » et « Le
fédéralisme dans l’histoire de la pensée ». De nouveaux titres sont en préparation. Rappelons aussi les Cahiers de Ventotene, publiés par
l’Institut Spinelli et auxquels nous avons été associés, dont le n° 1 a été le Manifeste de Ventotene, de 1941, rédigé par Altiero Spinelli et
Ernesto Rossi alors qu’ils étaient relégués par le régime fasciste sur cette petite île de la Méditerranée.

Depuis juin 2012, une Lettre d’information européenne est éditée par Presse Fédéraliste ; cette lettre mensuelle, exclusivement diffusée en
ligne, a déjà dernière elle plusieurs années d’existence. La revue quadrimestrielle, Carnet d’Europe, fondée et dirigée elle aussi par Alain
Réguillon, après avoir publié son 1° numéro en 2011, vient de publier un numéro double en mai 2012, sur le thème L’euro : un succès
inachevé, co-signé par Alain Réguillon et Alain Malégarie ; plusieurs numéros sont actuellement en cours de préparation.

La longueur de cette note ne nous permet pas de commenter ici le sommaire de ce numéro, nous prions nos lecteurs de nous en excuser,
mais, nous pensons que les titres des divers articles et de nos deux dossiers Focus et Féd’actualité, de même que la bibliographie,
résolument fédéraliste de ce numéro suffiront à orienter nos lecteurs.

Mots-clés