Pour une Alsace unie, ouverte et plurielle

, par Yann WEHRLING

En ces temps de débats sur l’identité, il nous semble important de rappeler ses nécessaires dimensions ouvertes et plurielles. Ouvertes, car nous ne voulons pas d’une identité qui se définirait contre celle des autres, et cela a fortiori dans une région frontalière. Nous entendons associer systématiquement nos voisins allemands et suisses à toutes nos grandes décisions. Plurielles, car pour nous l’identité s’inscrit aussi dans la construction européenne, dans la défense des droits de l’Homme et des libertés de la Personne, comme dans l’attachement à sa région. Nous voulons rendre les Alsaciens à nouveau fiers de leur région, en lui rendant son dynamisme économique, en y promouvant la langue régionale comme sa culture plurielle et en consacrant son rôle par la création d’un Parlement d’Alsace.

L’économie alsacienne est aujourd’hui durement touchée par la crise, en raison notamment de son caractère industriel. Nous croyons en une économie tournée vers le développement durable, et nous souhaitons pour cela nous tourner vers l’industrie. La région devra aider l’industrie à se moderniser, à devenir plus propre, comme à développer des filières porteuses, celles des pôles de compétitivité alsaciens existants bien sûr, mais aussi l’éco-construction ou la fabrication d’installations de production d’énergies renouvelables. Mais si le chômage atteint aujourd’hui en Alsace un niveau record, c’est aussi parce que les compétences linguistiques en allemand s’affaiblissent au fil des générations, de sorte que le travail transfrontalier se réduit.

Assumant la double culture de notre région, nous voulons que les générations futures parlent ses deux langues, ce qui suppose de rendre à l’allemand sa légitimité dans la communication publique et d’en généraliser l’enseignement. A l’heure où le chômage atteint en Alsace son niveau record, nous devons permettre à nouveau aux jeunes de trouver un emploi chez nos voisins. Pour rendre possible et effective cette politique publique ambitieuse, nous avons demandé au ministre de l’éducation nationale de prévoir en Alsace l’expérimentation d’une « éducation régionale », pour que la région puisse déterminer les langues dans lesquelles les différentes matières sont enseignées et organiser le recrutement de professeurs disposant des compétences nécessaires.

Surtout, nous ne voulons plus que les décisions concernant l’avenir de notre région soient prises au regard de considérations purement nationales. Un Parlement d’Alsace, unifiant les actuels conseils régional et généraux, sera mieux en mesure de conduire des politiques publiques efficaces et des coopérations transfrontalières. Doté d’un pouvoir réglementaire, il évitera les surcoûts et les cacophonies qui nous pénalisent aujourd’hui.

P.-S.

Yann WEHRLING - Strasbourg
Liste Alsace Démocrate - Tribune publiée par Libé-Strasbourg

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