FED’Actualité

Régions et Peuples Solidaires : à nous l’Europe !

, par Laurent Gosset, Uc Jourde

La fédération des partis autonomistes ou nationalistes Régions et Peuples Solidaires (RPS) sera présente au rendez vous des elections européennes du mois de juin 2009. Rappelons que pour ce scrutin le corps électoral français est découpé en zones assez improbables mais qui de toute évidence ont pour seul objectif de gommer la proportionnelle. Une fois de plus l’UMP et le PS voudraient tirer les marrons du feu, et les alternatives politiques auront bien du mal à accéder aux fauteuils de député européen. Devant cet état de fait qu’elle dénonce vigoureusement, la fédération RPS a décidé de prendre part au rassemblement avec José Bové, Daniel Cohn Bendit, et les Verts pour proposer une autre vision de l’Europe. Car il ne s’agit pas ici d’une alliance de circonstance comme on en voit parfois lors de seconds tours de scrutin, mais d’un véritable projet alternatif pour « une Europe des peuples et des régions solidaires et écologistes ». Par conséquent plusieurs candidats de RPS (et par exemple du Partit Occitan) prendront part à des listes communes et tacheront de faire entendre la voix du régionalisme progressiste dans la campagne électorale qui s’annonce.

Mais on ne peut pas se contenter de participer ! L’objectif clair de RPS est d’obtenir un siège d’eurodéputé lors de ces élections. La constitution des listes de candidats est en cours, et c’est François Alfonsi dans la circonscription électorale « Grand sud-est » qui devrait être placé en position éligible. Tout, bien sur, dépendra du vote des électeurs. Aussi nous appelons tous nos camarades, tous nos sympathisants du fédéralisme, du régionalisme, de l’écologie, à voter et à faire voter pour les listes Europe - Ecologie !

L’élection de François Alfonsi, maire d’une localité corse, ingénieur à l’ADEME, consoliderait la dynamique positive de développement que connaissent actuellement les différents partis de la fédération RPS. De plus elle permettrait de renforcer notre groupe au Parlement européen : l’Alliance Libre européenne. Pour mémoire l’ALE est un véritable parti politique européen qui porte à Bruxelles et à Strasbourg la voix des partis de nature nationale ou régionale ou autonomiste de l’Union européenne ayant fait le choix de la démocratie.

Au delà des enjeux politiciens, les élections de juin seront l’occasion de débattre de la situation économique et écologique de notre monde. La montée en puissance des problèmes liés à l’environnement (énergie, alimentation, santé…) sera un temps occultée par la crise financière et économique. La crise financière que nous traversons fait vaciller de nombreux établissements bancaires européens, de nombreuses entreprises. Seule l’intervention coordonnée des principaux Etats européens semble capable de stabiliser la situation ; de toute évidence l’Europe a besoin d’une gouvernance économique plus formalisée que ce que les sommets de chefs d’Etats permettent de faire. Nous avons besoin d’un véritable gouvernement économique, au moins en ce qui concerne les 15 pays de la zone euro. Nous avons également besoin d’un président de l’UE qui ne change pas tous les 6 mois ! Les Tchèques prendront la présidence de l’Europe en janvier 2009. Quelle sera leur attitude face à la crise ? Quelle sera leur stratégie face à la Russie en Georgie ou en Ukraine ? Quelle position à l’égard du refus irlandais d’accepter le traité institutionnel ?

La nécessité d’une Europe politique est une double évidence : d’une part répondre aux enjeux économiques, culturels et environnementaux, et d’un autre côté se poser « d’égal à égal » avec la Russie, les Etats-Unis, la Chine ou bien l’Inde. Mais nous ne voulons surtout pas d’un méga-Etat européen centralisé à la mode de Paris ! Nous militons pour une Europe fortement décentralisée, une Europe des régions fédérées avec par exemple un sénat des régions d’Europe à côté du parlement actuel. Car c’est bien au niveau des régions que l’efficience politique et administrative est la meilleure, grâce bien sûr à la proximité des citoyens et des décideurs, mais aussi grâce à la forte cohésion des régions bâties sur une identité ouverte.

L’aspect institutionnel de la construction européenne cache souvent une autre faiblesse de l’UE : son manque de financement. Avec seulement 1 % du PIB des Etats membres on ne peut espérer être à la hauteur des enjeux du XXI° siècle : développer les énergies renouvelables pour diminuer notre production de CO2, favoriser la recherche, développer un réseau ferroviaire européen (TGV et Fret), maîtriser la mondialisation économique, maintenir la diversité des identités culturelles… Une hausse sensible de la participation des Etats est nécessaire et indispensable si l’UE veut demain assurer l’avenir de ses citoyens et jouer un rôle moteur et positif sur la scène mondiale.

On le voit à travers ces quelques lignes, l’Europe est un sujet riche et passionnant que nos concitoyens connaissent hélas assez peu. La fédération Région et Peuples Solidaires est déterminée à s’exprimer dans le débat politique sur l’Europe pour faire avancer ses propositions avec tous ceux qui voudront bien la rejoindre. Un élu de RPS au Parlement européen c’est possible, à nous tous ensemble de concrétiser cet espoir.