Projets visant à enseigner la tolérance en Israël

, par Giampiero Bordino

Malgré le climat d’intolérance rapporté par Uri Avneri, deux initiatives lancées en Israël témoignent du fait qu’il existe un espace pour le dialogue interculturel.

Le gouvernement israélien a décrété un projet pilote qui s’adresse à 170 écoles d’Etat (dans le but de le diffuser à tout le pays), faisant de l’arabe une matière obligatoire.

Le Ministre de l’Education, en introduisant le projet, a déclaré qu’étudier l’arabe serait un outil extrèmement efficace pour promouvoir la tolérance et transmettre un message d’acceptation réciproque chez les jeunes gens. Des enquêtes et des sondages témoignent du fait que, pour la plupart des citoyens arabes, environ 20 % de la population, tout en se reconnaissant comme Palestiniens de nationalité, souhaitent continuer à être citoyens israéliens, même si un Etat palestinien devait être établi. Le projet a donc de bonnes chances d’être une réussite.

Un autre projet concernant le dialogue interculturel et les relations avec la minorité arabe a été lancé par l’opposition. Dans un discours récent, Avraham Burg, fondateur de Peace Now et ancien Président de la Knesset, a exprimé l’intention de construire un nouveau parti, arabe et juif, qui s’appellera Shivion-Israël (Egalité pour Israël).

Le nouveau parti visera à s’opposer aux positions de l’extrême droite et à sa vision fondamentaliste de l’identité nationale, qui marginalise la partie arabe. Burg a affirmé que le moment était venu d’établir une nouvelle unité pour le pays, basée sur des valeurs partagées et des principes démocratiques plutôt que sur des distinctions ethniques et religieuses.

Selon Burg, en ce moment, il est important de donner la parole, en Israël, à des gens qui pensent que c’est le bon moment pour une renaissance d’Israël en tant qu’Etat démocratique et égalitaire, garantissant à tous ses citoyens, et donc aussi aux Arabes, les mêmes droits.

Il espère donner un exemple pour la reconnaissance des mêmes droits, aussi pour les Juifs exilés et dispersés dans la Diaspora, où qu’ils vivent.

P.-S.

Giampiero BORDINO
Professeur d’histoire contemporaine et analyste politique - Turin

Article publié en commun avec The Federalist Debate - Turin

Traduit de l’anglais par Jean-Luc PREVEL - Lyon

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