L’auteur donne son point de vue critique sur la question occitane, confrontée à trois situations centrales : une mondialisation libérale faisant de la planète un marché dont les conséquences vitales mettent en question la survie de l’ensemble du vivant ; une construction politique hexagonale, capitaliste et centraliste, aboutissement d’une histoire fossilisée de l’État français empêtré dans sa phase monarco-républicaine. L’occitanisme est en recherche de repères novateurs dans un contexte de massification des idées dominantes et d’inversion des valeurs citoyennes. Entre une perspective culturelle s’épuisant face à de nouvelles conditions sociologiques ayant transformé le pays depuis soixante ans, la question de la Renaissance occitane est de nouveau posée.

Face à une Europe des États sans projet politique novateur, le mouvement occitan est en recherche de réponses claires pour fédérer idées et actions et renforcer une société occitane niée au quotidien. Cette réflexion pose la question de la démocratie citoyenne et territoriale en Europe. Le respect du principe d’autodétermination et l’actualité de l’idée fédérale sont au fondement de sociétés démocratiques à construire selon le principe d’autonomies différenciées. Là sont les conditions du dépassement de l’État-nation héritier du XIXe siècle et de l’invention dans l’urgence d’une nouvelle forme civilisationnelle. Si l’occitanisme veut encore faire sens comme mouvement social, c’est à ces questions qu’il devrait répondre pour récolter demain les fruits de son travail et être au rendez-vous du monde.

Gérard Tautil, Enseignant et militant, ces deux parties de vie ont forgé le parcours occitan de l’auteur qui a toujours mené de front pratiques culturelles et politiques depuis la création du mouvement Volèm Viure Al País. Philosophe de formation et linguiste en domaine d’oc, observateur assidu de la vie occitane, il a publié de nombreux articles et livres sur la situation culturelle, sociale et politique occitane et participé à la recherche toponymique.