Il n’y a qu’une seule réponse au terrorisme

Editorial de Fédéchoses, n° 113, 3e trimestre 2001

Les organisations fédéralistes internationales (UEF et MFM-WFM) ont exprimé leur entière solidarité avec le peuple américain suite à l’attaque dont il a été victime.

Comme elles l’ont écrit dans des communiqués, les situations de tension, de misère et d’anarchie qui nourrissent l’aversion actuelle très répandue contre les Etats Unis ne peuvent trouver de solutions dans le recours exclusif à des moyens militaires. A l’unisson, elles préconisent une politique multilatérale capable d’assurer une gouvernance mondiale fondée sur la paix, visant à réaliser le développement économique et à promouvoir des solutions politiques d’équité et de progrès dans les régions les plus pauvres et les plus instables du monde.

Contrairement à ce qui se passe aujourd’hui, si l’Union européenne était unie politiquement, elle disposerait des ressources matérielles et humaines nécessaires pour assumer ses responsabilités internationales pour contribuer au développement et à la pacification des régions du monde les plus instables, à commencer par le Moyen-Orient. Elle déchargerait ainsi les Etats Unis d’une part de la responsabilité qui est la leur et permettrait la création d’un ordre mondial plus stable dans lequel la coopération pourrait prévaloir sur l’emploi de la force et les racines mêmes du terrorisme pourraient être éradiquées.

Les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres de l’Union européenne (ou, si nécessaire, les plus lucides d’entre eux seulement) doivent impérativement renoncer au principe de la souveraineté exclusive qui paralyse la prise de décision au sein de l’Union et la condamne à une inertie coupable.

Les fédéralistes se mobiliseront à nouveau, lors du prochain Sommet européen de Laeken en décembre, pour demander aux Etats membres de l’Union de s’unir dans une fédération démocratique, seule capable de mettre en œuvre une politique étrangère efficace destinée à promouvoir partout dans le monde les valeurs de liberté, de démocratie, de justice sociale et de tolérance et de garantir la sécurité intérieure et extérieure des Européens.

Au delà, les organisations fédéralistes devraient également rappeler sans cesse que des représailles militaires ne pourront jamais résoudre durablement et positivement la question du terrorisme international ; seules la justice et la démocratie internationales le pourront et elles vont de pair même si elles ne peuvent être atteints que par étapes.
Les deux premières étapes vers cet objectif, ce sont celles que nous indiquons sans relâche :

1. une Constitution fédérale pour l’Union européenne,
2. et, au-delà, une réforme démocratique des Nations unies et des autres institutions internationales, que la Fédération européenne alliée à la société civile mondiale pourrait réclamer.