Le Brexit c’est maintenant !

Le référendum britannique en faveur du Brexit a ouvert une période de grande incertitude pour l’Union européenne (UE) et le Royaume Uni (RU) ; mais aussi pour de nombreux Européens : citoyens d’autres pays de l’UE vivant dans les îles britanniques, Anglais, Ecossais, Gallois et habitants d’Irlande du nord ou de Gibraltar vivant sur le continent européen. L’Ecosse et l’Ulster, Gibraltar souhaitent majoritairement demeurer dans l’UE quitte à remettre en cause leur appartenance au RU. Rien de cela n’avait été prévu (pour ne pas parler des réactions des acteurs économiques et financiers) par les menteurs, les apprentis sorciers et les pieds-nickelés qui ont provoqué le Brexit , au premier rang desquels David Cameron ! Mais l’empathie pour les Ecossais, les tenants de la réunification irlandaise, les Britanniques et autres citoyens européens orphelins du R e m a i n … qu’ils vivent au « Royaume-encore-uni », dans l’UE ou sur Mars… (pour paraphraser Jean-Claude Junker au Parlement européen) ne doit pas influencer la volonté des chefs d’Etat et de gouvernements européens que les négociations pour un Brexit effectif soient menées tambour battant, sans volonté punitive ou vengeresse mais avec une seule exigence : aller vite tout en protégeant l’intégrité et les acquits respectifs de l’UE et de la zone euro… et ce dès que l’Angleterre… aura actionné l’Article 50 du Traité de Lisbonne.

… l’Europe fédérale c’est demain !

Deux points, au moins, semblent positifs avec le succès du vote Leave : • les mensonges et comptes de fées sur lesquels a été bâtie la campagne du

Brexit et la crise politique et économique dans laquelle s’enfonce le RU font apparaître en pleine lumière comme l’a déclaré Cohn-Bendit à La Republica « les contradictions du populisme » et que « sortir de l’UE n’est pas une promenade de santé » ; • le départ du RU va mettre les chefs d’Etat et de gouvernements de l’UE, les membres de la Commission et les Parlementaires européens, devant leurs responsabilités en les privant de l’alibi qui durant quarante ans leur a permis de se défausser ou de faire a minima et trop tard ; aujourd’hui, leur responsabilité est claire : solder le Brexit , sans concéder de statut de complaisance au RU et bâtir à marche forcée la Fédération européenne avec ceux qui le voudront !

… et les fédéralistes ?

C’est en décembre 1946, qu’a été fondée l’UEF, qui vient de tenir son 25ème Congrès à Strasbourg, en présence d’une importante délégation française dont beaucoup de jeunes. Fédéchoses n’est l’organe d’aucune organisation et n’a pas l’intention de s’éterniser sur cette réunion (nos lectrices et lecteurs pourront trouver une masse d’informations sur les sites de l’UEF France ou Europe). Mais nous comprenons mal que les responsables de l’UEF (en fait ceux de ses plus importantes sections) fassent de la qualité de parlementaire européen une condition sine qua non pour la Présidence du mouvement. L’UEF a eu de très bons Présidents issus du Parlement européen (Jo Leinen et Andrew Duff) mais aussi de « moins bons »… ! La principale organisation fédéraliste européenne aurait beaucoup à gagner nous semblet-il et une plus grande liberté de ton et d’action à choisir ses Présidents dans la société civile : il y en a aussi eu d’excellents pour ne citer que Mario Albertini, John Pinder ou encore Francesco Rossolillo. En ce qui concerne… Fédéchoses… nous sommes heureux et fiers de publier ci-après le premier « Regard européen » trimestriel de notre ami Michel Theys, journaliste bruxellois et responsable de la « Bibliothèque européenne » supplément mensuel des bulletins de l’Agence Europe dont Michel est par ailleurs devenu depuis peu l’éditorialiste.
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