Edito

Ce trimestre Fédéchoses revient sur l’épidémie due au Coronavirus. Ce printemps, la moitié de l’humanité a été confinée, l’épidémie atteint encore très durement certaines parties du monde.

Fédéchoses analyse cette crise comme un révélateur de notre époque. Les réactions premières ont été réactionnaires voire anti-démocratiques (relire la prise de position de la JEF Europe publiée en mars sur la situation en Hongrie). Le réflexe nationaliste a joué à plein, avec la fermeture des frontières pour se protéger d’un virus soi-disant extérieur. Le réflexe nationaliste est également apparu dans les discours appelant à relocaliser les productions devenues stratégiques. Enfin, le reflexe égoïste et nationaliste des États les moins affectés par la crise économique refusant la solidarité économique avec leurs voisins.

À l’inverse, l’humanité a pris hautement conscience de son destin commun et de sa vulnérabilité commune face à la mort et à la maladie. Cette prise de conscience pose le socle des appels à une démocratie mondiale, appels renforcés par la décrédibilisation de l’Organisation mondiale de la santé. Petit-à-petit, l’Union européenne trouve sa place et envisage des avancées majeures pour contrer la crise économique due au confinement. Fédéchoses propose ainsi un tour d’horizon des propositions, Eurobonds, Coronabonds, mutualisation de la dette, système d’assurance chômage complémentaire, etc. Il appartient aux fédéralistes d’argumenter et de militer pour que ces premières avancées soient durables et démocratiques, qu’elles ouvrent la voie à une ré-écriture des traités, car on ne pourra pas mutualiser la dette sans impôts communs pour la rembourser et sans gouvernement économique commun démocratiquement contrôlé pour gérer investissements et politiques économiques.

Ces avancées arrivent 70 ans après la Déclaration de Robert Schuman qui posa les bases concrètes de l’intégration européenne. Le dossier de Fédéchoses propose différentes lectures de cette déclaration qui porte en elle le fédéralisme pour l’Europe (et en dernière instance, le Monde).