Grande-Bretagne : Federal Union et les World Federalists

, par Richard Laming

Après 43 années d’existence séparée, Federal Union, la section britannique de l’UEF, s’est finalement réunifiée avec son équivalent fédéraliste mondial, la Association of World Federalists, fondée en 1965 par des membres de FU.

Les négociations sur la réunification ont duré tout l’été et elles ont culminé avec une réunion à Londres le samedi 6 septembre à laquelle la fusion a été décidée (avec un seul vote contraire).

Les arguments pour la réunification étaient en partie pratiques et en partie politiques. L’argument pratique était simple : ni FU ni l’AWF n’étaient des organisations larges et solides de telle manière qu’il y aurait des bénéfices à avoir des activités communes dans l’avenir. L’argument politique reposait sur le fait que de nombreuses questions mondiales ne pouvaient être résolues sans un engagement cohérent de l’Europe, et inversement que de nombreux problèmes européens ne pouvaient être résolus qu’au plan mondial.

Par exemple, la crise financière mondiale doit mener en quelques sorte à un déclin de la valeur du dollar américain. Cela peut arriver par un crash, ou en alternative par un accord mondial : actuellement, l’eurozone aurait beaucoup de peine à participer à un tel accord mondial car les arrangements institutionnels pour sa représentation extérieure ne sont pas encore définis. S’ils ne peuvent être correctement définis, le risque d’un crash catastrophique vont considérablement augmenter.

Le changement climatique est un autre exemple où la mise en place d’institutions viables dépend de manière cruciale de l’expérience européenne en matière de fédéralisme. Les Européens obtiendront seulement les efforts sérieux nécessaires qu’ils recherchent pour affronter la menace s’ils peuvent persuader l’Amérique, la Chine et l’Inde de se joindre à eux, ce qui signifie en échange qu’ils doivent proposer un schéma qui assure l’efficacité et la responsabilité (et nous savons tous ce que cela signifie).

L’argument contre la réunification était que les fédéralismes européen et mondial étaient conceptuellement différents : le premier suivait une voie connue alors que le second était un saut dans l’inconnu. Il est certainement exact que le fédéralisme en Europe apparaît aujourd’hui solide et digne de confiance, contrairement à beaucoup des points discutés en relation avec le niveau mondial, mais la plupart des membres présents de FU et de l’AWF sont tombés d’accord que leurs idées communes étaient beaucoup plus fortes que celles qui les divisaient. (Il peut aussi être ajouté que FU elle-même ne s’était jamais limitée aux seuls thèmes du fédéralisme européen).

Le débat politique s’est poursuivi avec une réunion de travail durant laquelle les termes de la fusion ont été approuvés. Les statuts de la nouvelle organisation ont été basés sur ceux de l’ancienne FU, toutefois avce des présidents adjoints pour s’assurer que ni le fédéralisme européen ni le fédéralisme mondial ne sout négligés dans le futur plan de travail. Les élections à un nouveau Comité se tiendront lors d’une Assemblée générale en mars 2009 ; jusque là, l’organisation sera dirigée par un comité composé de la totalité des membres des deux comités préexistants. L’organisation conservera le nom de Federal Union, qu’elle avait adopté pour la première fois en 1938, et sera membre tout à la fois de l’UEF et du WFM.

P.-S.

Traduit de l’anglais par Jean-Francis BILLION - Lyon