ÉDITO : L’UNION EUROPÉENNE AU SERVICE DES PEUPLES ET DE LA PAIX !

Il est des moments privilégiés dans la vie des hommes lorsque l’évolution des sociétés les pousse à modifier des comportements que l’on croyait immuables, prenant ainsi conscience de l’interdépendance des êtres et de leur complémentarité dans le respect mutuel de leur culture.

Les bouleversements que le monde entier a connus à l’issue du conflit déchirant de 1939-1945 ont profondément modifié les rapports qui existaient entre les peuples.

L’incroyable violence de ce drame humain a frappé à tout jamais les esprits et l’homme a compris alors qu’il convenait de ne jamais recommencer.

C’est ainsi que le rêve d’une Europe unie, durant tant de siècles caressé par les plus grands esprits, commença à se transformer en réalité.

1949 voit la création du Conseil de l’Europe ; 1951 est l’année de la première Communauté, celle du charbon et de l’acier ; 1957 met en place la Communauté économique européenne et la Communauté européenne de l’énergie atomique.

Trois années qui sont autant d’étapes illustres qui ont permis qu’aujourd’hui, tout conflit est désormais impensable en Europe. Et si nous devons regretter que de nombreux foyers de guerre existent dans le monde, il est indéniable que la sagesse enfin trouvée en Europe aura, à terme, une influence bénéfique pour que tous les peuples du monde connaissent la paix.

C’est pourquoi notre responsabilité est grande en cette fin de siècle. Relancer la réalisation de l’Union européenne, c’est rétablir le développement harmonieux du bien-être de tous les peuples et de la paix universelle.

Au-delà des difficultés, il faut savoir dépasser nos égoïsmes et oeuvrer pour que les générations de l’an 2000 aient les moyens de vivre avec enthousiasme l’unité de leur destin.

Alors ne repoussons pas davantage l’Union européenne :

• Sachons reconnaître que nos États sont aujourd’hui trop petits et trop faibles pour jouer seuls un rôle positif dans le concert mondial ;

• Ayons la lucidité et l’enthousiasme des gens de progrès qui savent prévoir un chargé leur avenir, évitant qu’en conforte toujours précaire les attaché à des privilèges fragiles ou à des pouvoirs illusoires ;

• Refusons de nous satisfaire de l’injustice de la vie et veillons à ce que nul n’ait droit au superflu tant que chacun n’a pas le nécessaire ;

Sachons doter cette communauté de 12 pays, qui demain sera plus large encore, des institutions indispensables à la conduite des politiques qui sau ront contribuer à la paix, à la démocratie, aux libertés et à la prospérité des peuples.

Ensemble, faisons que 1989, puis 1992 soient deux dates que l’on puisse compter au nombre des événements de l’histoire, l’une voyant l’Europe devenir enfin adulte en proclamant un Traité-Constitution de l’Union, l’autre voyant s’achever ce grand espace intérieur qui placera l’Europe au rang des grandes nations modernes.

Aujourd’hui il n’est plus temps de discourir, il faut agir et créer l’Union européenne !

Alain Réguillon
Président du Comité pour l’Union européenne