L’Union Romani Espagne appelle à une grande manifestation gitane à Paris

, par Juan de Dios Ramirez de Heredia

L’Union Romani Espagne propose également la dénonciation de la politique anti-tsigane du gouvernement français devant les autorités communautaires et un procès devant la Haute Cour de Justice à Luxembourg. 

L’UR Espagne tient à exprimer sa gratitude à tous ceux qui se sont ralliés à la défense de la communauté rrom résidant en France. Mais aussi désire souligner la nécessité d’autres actions, peut-être plus énergiques et efficaces, pour freiner les nombreuses absurdités et l’agression que nous subissons, nous les Rroms, dans la quasi totalité des pays européens.

C’est en partant de ce constat que l’Union propose aux Rroms, et aux associations rroms des pays qui composent l’Union européenne (UE), une série d’actions citoyennes, politiques et judiciaires. Dans cette optique nous proposons les mesures suivantes :

  • convoquer, devant les ambassades de France des pays de l’UE, des concentrations pacifiques, largement représentatives des mouvements anti-racistes dans chaque pays, aidés par des pancartes, drapeaux et autres signes de protestation pour exprimer notre profond rejet de l’initiative prise par le Président de la République française, M. Sarkozy, à démanteler les « camps » rroms, violant de ce fait le droit français, le droit européen et l’engagement traditionnel de la France dans la défense des droits de l’homme ;
  • convoquer une grande manifestation à Paris (semblable à celle qui s’est tenue à Rome en 2008 pour protester contre la politique de Berlusconi) soulignant l’engagement massif des Rroms français, mais également de celui des Rroms européens. L’événement, préparé avec soin, devrait mobiliser, non seulement des Rroms européens, mais toutes les forces démocratiques attachées au respect des droits de l’homme. À notre avis ce serait une grave erreur que de n’orienter cette manifestation que sur l’opposition politique au gouvernement de Nicolas Sarkozy. Pour la défense de la dignité des êtres humains devraient être entendus tous les démocrates, qu’ils soient de droite ou de gauche. Lors de cette manifestation il nous faudrait être tous là, les Rroms et les gadjes, les socialistes et les libéraux, les communistes et les conservateurs. Tous, en définitive, tous ceux qui croient au contenu de la Déclaration universelle des droits de l’homme proclamée par les Nations unies en 1948 et à la Déclaration des droits de l’homme adoptée par l’Assemblée nationale constituante en 1789. Celui qui ne sera pas le bienvenu est évidement Jean-Marie Le Pen ou toute personne qui s’identifie avec les nationalistes et les doctrines racistes du Front National français ;
  • les associations rroms les plus représentatives devraient mettre en marche, avec la plus stricte rigueur, toutes les actions politiques que permet le Traité de Lisbonne. Doivent être présentées devant la Commission européenne et le Parlement européen toutes les initiatives qui habiliteraient la Commission à empêcher le gouvernement français de continuer avec la politique xénophobe et anti-gitane et au Parlement européen de déclarer qu’il n’est pas complice des politiques populistes, démagogiques et électoralistes des différents gouvernements européens. L’Union Romani Espagne travaille déjà sur le développement des initiatives à cet égard ;
  • dans le même temps les associations rroms les plus représentatives devraient entamer une procédure juridique auprès de la Cour de justice de l’UE au Luxembourg sur la base du contenu de la Charte des droits fondamentaux inscrite dans le Traité de Lisbonne, liée à l’entrée en vigueur du Traité au 1° décembre 2009. L’Unión Romani Espagne a déjà commencé avec une équipe d’avocats à dénoncer les actions menées par le gouvernement français afin d’évaluer toutes les possibilités juridiques que le système juridique européen permet à cet effet.
  • Pour finir, l’Unión Romani Espagne propose à la Commission européenne de désigner d’urgence une équipe d’experts, formée par des Rroms et Rromnia reconnus pour leurs capacités dont la tâche serait de proposer de toute urgence des mesures opportunes qui mettraient fin aux déportations massives annoncées et éviteraient que d’autres gouvernements adoptent des mesures similaires.
     
    L’Union Romani demande que les Rroms français se fassent les leaders de ce mouvement et procèdent immédiatement à la convocation à Paris d’une réunion lors de laquelle devrait être créée une Commission coordinatrice des mesures ici proposées.

P.-S.

Juan de DIOS RAMIREZ de HEREDIA
Président de l’Union Romani Espagne - Président du Secretario Gitano de Barcelone - ancien Parlementaire PSE au Parlement européen

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