Wilfried Loth, La Résistance socialiste française et l’Europe

, par Chloé Fabre

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Léon Blum, ancien Président du Conseil du Front Populaire et dirigeant du Parti socialiste S.F.I.O., a beaucoup réfléchi sur les conditions d’une paix stable. Ses propos ont conduit les socialistes français à promouvoir après-guerre le projet d’unification européenne. Cette étude montre que leurs motifs étaient bien différents du complot antinational au service de l’Amérique que les europhobes d’aujourd’hui prêtent aux pionniers de l’Europe unie.
Un extrait de la brochure À l’échelle humaine, écrite par Blum en 1941, ainsi que le « projet de contenu d’un programme commun » que le Parti socialiste clandestin avait présenté au Comité central des Mouvements de Résistance (11.12.1943) illustrent la justesse et la clairvoyance des analyses de Blum ainsi que leur capacité d’adaptation à la politique internationale.
Cette reconstruction de débats antérieurs à la création des premières institutions européennes vise à mieux faire comprendre les menaces et défis d’aujourd’hui. Si la construction européenne reste fragile, elle offre d’énormes capacités à maintenir la paix sociale et à promouvoir la paix internationale.

Wilfried Loth, professeur émérite d’histoire moderne et contemporaine à l’Université de Duisburg-Essen (Allemagne) a publié de nombreux ouvrages sur l’histoire française, allemande, et internationale, dont une thèse sur les socialistes français et l’Europe (Sozialismus und Internationalismus. Die französischen Sozialisten und die Nachkriegsordnung Europas, Stuttgart 1977).