La mémoire anti-allemande en France Henri Frenay et l’affaire Speidel (1957)

, par Robert Belot

Robert Belot est professeur d’histoire contemporaine à l’université Jean Monnet de Saint-Étienne. Il y dirige le Département des Patrimoines culturels. Il a été titulaire de la Chaire Jean Monnet EUPOPA. Ses recherches portent sur la construction sociopolitique de la mémoire et du patrimoine européen. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale et s’intéresse en particulier à Henri Frenay, co-fondateur du mouvement de résistance Combat, commissaire puis ministre à la Libération et président puis membre dirigeant de l’Union des Fédéralistes Européens (UEF) durant une dizaine d’années.

« Cette affaire confirme ce qui a été révélé lors du débat sur la CED : la prégnance en France d’un sentiment anti-allemand »

Après la publication en 2021 du volume Résistance et conscience européenne. Henri Frenay, de Gaulle et les communistes (1940-1947) et en 2022 du livre Observer l’Allemagne hitlérienne à travers ses minorités à l’étranger. Henri Frenay au Centre d’études germaniques de Strasbourg (1937-1938), Robert Belot complète cette série avec un nouvel ouvrage toujours chez Presse fédéraliste : La mémoire anti-allemande en France. Henri Frenay et l’affaire Speidel (1957). A travers des documents inédits, il nous entraîne cette fois-ci au cœur de l’affaire Speidel, une controverse qui réveilla en 1957 les clivages des mouvements de la Résistance, ceux de la vie politique française dont le débat sur la Communauté Européenne de Défense (CED, 1950-1954) qui avait montré les fractures sur la question de l’unification de l’Europe.

L’affaire Speidel naît d’une controverse sur la nomination pressentie du général allemand Hans Speidel à une
fonction de commandement des forces terrestres du théâtre d’opérations Centre-Europe de l’OTAN. Les communistes, gaullistes et quelques autres personnalités de la vie politique française issues des mouvements de la Résistance s’indignent de cette possible nomination. Ils orchestrent une vive campagne de protestations, empreinte d’anti-germanisme et sur fond d’anti-européisme. Henri Frenay, fédéraliste européen et partisan de la réconciliation franco-allemande, dénonce ce relent anti-allemand qui témoigne d’un sentiment encore vif au sein de la société française. Il milite pour la réconciliation, clé de l’unification de l’Europe qu’il appelle de ses vœux, et se heurte encore une fois, après l’échec de la CED, à l’opinion publique française toujours méfiante à l’égard de
l’Allemagne et de son réarmement. Cette affaire est son dernier combat fédéraliste.

Format : 21 x 14,8 cm
ISBN : 978-2-491429-11-9
Nombre de pages : 174 pages
Prix : 15 € (broché)