Daniel COHN-BENDIT, Député au Parlement européen (Verts / ALE, F)

, par Daniel Cohn-Bendit

Chers amis, il y a environ trente ans, Martin Luther King disait dans un discours fameux : « I have a dream ! ». Nous aussi nous avons un rêve ; nous voulons que bientôt, avant la fin de cette première décennie de ce début de siècle, nous puissions entendre à la télévision : « Ladies and Gentlemen, the President of the United States of Europe ! ».

Voilà ce que nous voulons, et c’est pour cela que nous avons besoin d’une Constitution européenne, nous avons besoin d’une Europe souveraine pour pouvoir, dans un processus de mondialisation, influencer, structurer cette mondialisation d’une manière écologique et d’une manière sociale. Nous voulons une Constitution européenne pour un projet d’Europe écologique et sociale. C’est pour cela que nous nous battons. Nous disons à ceux réunis à l’Acropolis : « Si vous sortez avec un mauvais compromis, vous ne serez plus réélus dans les années qui viennent ! ». Le peuple européen en a marre des faux discours et des fausses révolutions !

C’est pour cela qu’aujourd’hui, je dis simplement : nous ne sommes ici que l’avant-garde du peuple européen, nous sommes plus de cinq mille et nous représentons le vœu de dizaines de milliers, de centaines de milliers de femmes et d’hommes européens qui veulent que demain nous soyons de véritables partenaires des Américains. Partenaires, ça veut aussi dire la possibilité de dire non. Partenaires, ça veut dire aussi la possibilité d’influencer les choses. Nous avons été dépendants d’une seule puissance, nous voulons maintenant devenir une puissance européenne sociale, économique, et surtout écologique. C’est pour cela que nous nous battons, et c’est pour cela que nous sommes réunis à Nice. Merci.