Guy MARIMOT, Conseiller municipal de Nice (Verts)

, par Guy Marimot

Bonjour à toutes et à tous. Je tiens à remercier les fédéralistes qui m’ont permis de parler ici, de venir vous saluer, et d’évoquer aussi un problème qui n’est pas particulièrement un problème fédéral, mais j’espère que les fédéralistes porteront le problème des personnes handicapées, il y en a trente-sept millions en Europe. En tant qu’élu niçois et, contrairement aux propos méprisants du Maire de notre ville, je vous remercie d’êtres venus.

Je vous remercie d’avoir démontré par le succès de la manifestation pacifique d’hier que le contre pouvoir, ça existait, y compris dans la rue.
Ceci dit, nous sommes ici pour travailler sur le projet de Charte des droits fondamentaux qui doit fonder la citoyenneté européenne. Ce droit à la citoyenneté est fondamental pour les personnes handicapées et le projet s’y réfère dans son article 21 et surtout dans son article 26 consacré à l’intégration des personnes handicapées. C’est un progrès, mais il est encore insuffisant. Pour les personnes handicapées, la Charte doit être complétée notamment par l’ajout d’un article sur l’égalité et la non-discrimination et d’un autre sur l’intégration sociale, qui ne se limite pas a l’emploi mais qui s’étende à l’éducation, au transport, à la culture, au logement, à l’accessibilité des bâtiments publics. La Charte pourra alors s’insérer en préambule d’une future Constitution européenne que nous espérons fédérale.

Et puis, il y a les principes et leur application. Je n’ai pu venir ici en bus. Ils sont inaccessibles à Nice, comme dans trop d’autres villes. Une anecdote significative : il y a cinq ans, l’Association des paralysés de France attirait mon attention sur une personne qui ne pouvait pas sortir de chez elle, même avec l’aide de sa mère, trop âgée, faute de plan incliné. La situation durait depuis six ans. Six ans de réclusion pour quelqu’un qui n’était pas condamné sauf par son handicap. L’Article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme a beau affirmer que toute personne a le droit de circuler librement, quel sens peut avoir ce droit, quel sens peut avoir la citoyenneté dans la situation évoquée ci-dessus ? Je ne veux pas multiplier les exemples qui font le plus souvent des personnes handicapées des exclus. Je veux rappeler aux législateurs qui sont ici qu’ils doivent faire en sorte que le droit soit réellement appliqué et aussi, car il est souvent opposé le coût des aménagements, rappeler que ces derniers, qui permettent aux handicapés de sortir de leur ghetto, profitent à l’ensemble de la population. Pour conclure, je vous demande d’agir en permanence et avec fermeté pour que les personnes handicapées et plus généralement les personnes à mobilité réduite, aujourd’hui trop souvent des personnes entièrement à part, deviennent demain des citoyens à part entière. Je vous remercie et vous souhaite une bonne fin de séjour à Nice.