Chers citoyens, chers amis,

les chefs d’Etat et de gouvernement croient que les gens ne s’intéressent pas à l’Europe, que l’Europe devrait rester entre les mains des diplomates et des eurocrates, que la démocratie européenne est impossible, que la fédération européenne est une illusion.

Nous sommes tous ici aujourd’hui pour dire haut et fort que cela est faux, que cela est inacceptable, que cela doit changer ! Nous voulons avoir le droit de choisir avec nos votes, comme dans toute démocratie, le gouvernement et la politique de l’Union européenne. Nous voulons que nos lois soient faites au Parlement européen et non pas par des diplomates à huis clos. Nous voulons que nos frères d’Europe centrale et orientale entrent rapidement dans l’Union européenne et qu’ils ne doivent pas attendre indéfiniment parce que les actuels pays membres sont incapables d’avancer vers une Europe fédérale. Nous ne voulons plus voir de Bosnie et de Kosovo parce que les gouvernements nationaux gardent l’Europe faible, divisée, sans pouvoir, seulement capable de servir les Etats-Unis.

Le moment de choisir est arrivé ! Les Européens n’ont pas un temps illimité pour s’unir. Le nationalisme, la xénophobie et la désagrégation de la société réapparaissent dans tous nos pays ; ils exploitent le sentiment grandissant d’insécurité et de méfiance envers le monde politique. L’histoire ne s’arrêtera pas pour attendre les Européens. Il est temps pour eux d’obtenir leur démocratie, leur souveraineté, leur indépendance. Il est temps qu’une Constitution établisse une véritable fédération européenne de toute l’Europe. Aujourd’hui à Nice, les gouvernements peuvent le nier. Ils ne pourront bientôt plus le faire. Ils sont l’Europe du passé. Nous sommes l’Europe du futur.