Edito (FR)

, par Chloé Fabre

Dans ce numéro, nous abordons la question de la liberté de circulation, des migrations et des frontières. Choqués par le fait que la Roumanie et la Bulgarie soient recalées à l’élargissement de Schengen alors que la Croatie entre dans l’espace européen, nous avons voulu revenir sur cet historique, et plus largement, montrer comment les fédéralistes ont toujours défendu l’égalité des droits en republiant un article de 1976.

Dès que l’on parle d’immigration et d’ouverture des frontières, on se heurte au « grand glissement vers l’extrême-droite » des esprits. L’article de Jean-Francis Billion de 1973 montre que ce phénomène n’a rien de nouveau. L’analyse, actuelle, de Jean-François Drevet, relate que nous restons prisonniers des carcans de pensée nationaliste.

La crise de la réforme des retraites est frappante à cet égard. Dans une Europe occidentale à la natalité déclinante (malgré les injonctions, la pression sociale, les soutiens fiscaux et des prestations sociales), le maintien d’un système de solidarité entre les générations se pose et l’extrême-droitisation des esprits empêche de penser des solutions s’appuyant sur une plus grande ouverture et accueil au reste du monde. Tout cela sans oublier que cette réforme des retraites est très défavorable aux travailleurs immigrés, sans que cela n’ait ému grand monde …

En utilisant tous les outils de contorsion du peu de parlementarisme de la Constitution de la Vème République le gouvernement montre son incapacité à profiter de sa majorité relative pour en faire une opportunité pour réapprendre le parlementarisme. La fatigue démocratique fortement palpable après l’usage du 49.3 et les manifestations massives qui s’en sont suivies montrent l’impasse institutionnelle dans laquelle cette Constitution nous met. Il faut donc repenser les institutions en faisant évoluer la Constitution, voire en changer avec une VIème République qui s’approche du fédéralisme.