Juin 2007, encore un Sommet calamiteux : passons… et continuons le combat !

En quoi le Sommet de Bruxelles est il calamiteux et pourquoi son piteux résultat ne peut-il nous satisfaire ?

Les prises de position fédéralistes publiées en pages intérieures et celles parues sur les sites du Taurillon, des JE F, ou de l’UEF-France peuvent se résumer en deux axes :

 les Chefs d’Etat et de gouvernement ont rayé d’un trait de plume le chemin accompli depuis le Sommet de Lacken (2001) pour associer le Parlement européen, les parlements nationaux et la société civile à la définition du projet constitutionnel de l’Union européenne. Nicolas Sarkozy (nous avons dans notre dernier édito laissé poindre tout l’amour qu’il nous inspire) ne s’y est pas trompé qui a récemment déclaré à Strasbourg qu’ « en renonçant à la démarche constitutionnelle, on revient à la logique des traités. Cela signifie que tout l’acquis communautaire est préservé, et cela veut dire aussi que le Compromis de Luxembourg reste en vigueur. Il permet, depuis que le Général de Gaulle l’a imposé en 1966, à tout Etat membre d’opposer son veto à toute décision qui mettrait en jeu ses intérêts fondamentaux  » . Et hop ! Refermez le couvercle du tombeau de l’espoir fédéral !

 la prochaine Conférence intergouvernementale (CIG), négociera donc au gré des seuls égoïsmes nationaux, et comme toujours dans une très large opacité, pour accoucher selon toute probabilité d’un texte encore largement en retrait sur l’imparfait projet constitutionnel de la Convention (pourtant déjà bien édulcoré par de la précédente CIG (Athènes, 2004) ; ce qui met en exergue une fois encore l’insanité du Non de gauche de 2005 (le Non de droite ne nous a jamais fait question, car on n’essaye jamais de convaincre que ses partenaires égarés, jamais ses adversaires irréductibles).

Ce numéro appelle donc, selon l’expression de David Soldini, nouveau Vice-président de l’UEF-France :

« à reprendre le flambeau de la contestation européenne ».

Nous y apportons notre pierre avec un long article sur le déroulement de « la campagne pour un référendum européen en 2009 sur une Constitution européenne ». Sur le plan européen à noter deux autres articles sur « les Partis politiques européens » et « les caractéristiques d’un fédéralisme européen ».

Une des rares raisons de se réjouir, aujourd’hui, c’est d’avoir vu poindre, depuis le Sommet de Bruxelles, des convergences partielles entre les gouvernements les plus attachés à l’intégration politique de l’Europe, certains secteurs du Parlement européen ou des parlements nationaux, des éléments des classes politiques nationales et de la société civile européenne pour exiger le maintien de « l’objectif constitutionnel » et parfois à terme de la « Fédération européenne ». Cela nous amène à un parallèle avec les convergences apparues (négociations du Statut de Rome du TPI, 1998-2002) entre certains Etats ou gouvernements (dont tous ceux de l’UE) et la société civile menée par les fédéralistes mondiaux (via la Coalition des ONG pour la CPI qu’ils avaient créée et animaient) pour imposer aux Etats-Unis et autres Etats réticents la création du Tribunal pénal international.

Aux fédéralistes de savoir exploiter cette situation, de créer et d’animer des coalitions ou des « fronts » avec tels ou tels secteurs gouvernementaux, parlementaires et de la société civile, pour avancer vers une constitution européenne fédérale… ou vers l’Assemblée parlementaire des Nations unies à laquelle nous consacrons également deux articles et un appel de Boutros Boutros-Ghali, ancien Secrétaire général des Nations unies.

Ce numéro, très riche, comprend enfin deux prises de position de l’U.E.F. Europe sur « l’Europe sociale » et « l’avenir du Kosovo », en prise directe avec des articles sur la création d’un syndicat mondial ou les projets de fédérations dans les Balkans avant la 1ère Guerre mondiale, mais aussi une analyse sur le conflit israélo-palestinien et deux importantes fiches de lecture apportant à nos lecteurs divers éclairages sur l’importance de la culture fédéraliste

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