À propos de Luciano BOLIS et de "Mon grain de sable"

, par Jean-Francis Billion

Un livre de Cinzia Rognoni Vercelli, du Centre d’histoire du fédéralisme européen de l’Université de Pavie, sur Luciano Bolis va paraître aux
éditions Il Mulino (Bologne). Bolis a longtemps milité pour le fédéralisme en France et nous l’avons publié ou présenté à diverses reprises.

Son livre "Mon grain de sable", dont la traduction en France a été publiée par l’éditeur lyonnais La Fosse aux ours en 1997, a été depuis repris par
les Editions 10 / 18 qui ont permis, dans une édition plus simple, de lui offrir un plus large public. Mon grain de sable, livre autobiographique,
relate l’épisode dramatique où, prisonnier des fascistes, Bolis tente de se donner la mort pour ne pas trahire ses camarades. L’édition chez 10 /
18 est présentée par un texte de Michel Polac, paru initialement dans Charlie Hebdo :

« C’est un texte extraordinaire, un peu commme si Jean Moulin avait échappé à Barbie et nous avait laissé le témoignage de ses tortures et de sa
tentative de suicide. Bolis était un des chefs de la Résistance à Gênes, il a été arrêté en février 45 par des fascistes aux abois, enragés par leur
prochaine défaite. Bolis n’est pas identifié, mais on se doute de l’importance de la prise : après les sévices habituels, Bolis, pris en main par le
chef des tortionnaires ne parle pas. Mais, jour après jour, les tortures deviennent plus rafinées ; à demi mort, il craint toukours de craquer et il
décide de se suicider avec une lame de rasoir qu’il a camouflée. Le récit devient alors insoutenable, mais il faut le soutenir, il fau lire ces pages,
non par voyeurisme sadique, mais pour aller au bout de l’expérience de vie, pour tirer la leçon de ce supplice que s’inflige Bolis ; faire ce
qu’aucune bête n’aurait fait, comme dit Saint-Ex à propos de Guikkaumet naufragé dans les Andes ».