Édito

Les fédéralistes, se sont largement exprimés sur le Traité de Lisbonne ; nous publions ici différents textes illustrant leur volonté de ne rien faire qui risque de remettre en cause sa ratification. Cette attitude exprime en fait un « OUI MAIS » :

 OUI, pour faciliter le fonctionnement de l’Union européenne (UE) en sortant, enfin, des blocages du Traité de Nice ;
 OUI, pour donner aux Citoyens européens le Droit de pétition devant un Parlement européen aux pouvoirs renforcés ;
 … MAIS, les fédéralistes n’acceptent, ni le retrait des « symboles de l’Union européenne », ni le retour de la méthode intergouvernementale et de ses conciliabules dans le dos des peuples, du Peuple européen !

La France, comme la quasi-totalité des autres pays de l’UE ratifiera probablement le Traité par la voie parlementaire. Il est probable que certains parlementaires le refuseront (ou une éventuelle réforme préalable de notre Constitution). Ils rejoindront ainsi les élus souverainistes de toute l’UE qui ont récemment conspué la Charte européenne des droits fondamentaux au Parlement européen. On a ainsi pu voir une partie de la gauche et de l’extrême-gauche vociférer « bras dessus-bras dessous » (tous vêtus d’un identique T Shirt noir !) avec le gratin du néo-fascisme et la droite la plus réactionnaire ! Cette collusion devrait faire réfléchir les « égarés », qui rejettent parfois les évolutions institutionnelles de l’Europe pour des raisons tout à fait honorables, et rappelle une nouvelle fois la clairvoyance d’Altiero Spinelli écrivant, dans le Manifeste de Ventotene (1941), que « la ligne de démarcation entre les forces réactionnaires et les forces progressistes ne passe plus seulement par le plus ou moins grand degré de justice sociale à établir mais, avant tout, entre ceux qui veulent maintenir les vieux cadres nationaux du passé et ceux qui veulent créer un Etat international solide et démocratique ».


Nous abordons aussi de nombreux autres sujets dépassant le cadre européen (XXVe Congrès du World Federalist Movement ; Campagne pour une Assemblée parlementaire auprès des Nations unies -UNPA ; Union européenne, Union africaine et réforme de l’ONU ; Parlement du Mercosur ; Projet Galileo et gouvernance européenne ; Loi espagnole sur la mémoire historique ; W.E.B. Du Bois, dans sa longue quête de l’éducation au combat pour les droits civiques et au retour à l’Afrique). Une large section bibliographique et une interview avec le Professeur Amitoi Eltzioni sur « Mondialisation, fédéralisme et gouvernement mondial », clôture ce numéro. Enfin, presque…

En effet, cet éditorial serait malheureusement incomplet si nous ne dénoncions pas la dernière en date des dérives du sarkozisme triomphant !
Non content d’avoir paré des plumes lepénistes le Ministère de l’Intérieur et de l’identité nationale, saucissonné l’opposition et phagocyté les medias…, Nicolas Sarkozy ne semble pas troublé de voir le candidat UMP Dominique Perben nouer à Lyon une alliance scandaleuse avec les défroqués du Millonisme et les chevaux-légers du Front national relookés par De Villiers, préfigurant ainsi peut-être de nouveaux ministres d’ouverture… !

Fédéchoses