Edito (FR)
Le 9 juin 2024, 22h10. A la première claque des scores élevés du Rassemblement national et de Reconquête ! (9 millions de voix, soit 36 % des suffrages exprimés) aux élections européennes, une deuxième : l’annonce par le Président de la République française de la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation d’élections anticipées. Le comité de rédaction de Fédéchoses décide de repousser la publication de la revue de juin à l’issue des législatives, soit après le 7 juillet pour pouvoir adapter le contenu.
C’est en avril que nous envisageons de faire un dossier sur la solidarité entre les fédéralistes et les opposants aux dictatures du Portugal, de l’Espagne et de la Grèce, solidarité qui a aussi valu pour nos voisins d’Europe centrale. Ce dossier est d’autant plus d’actualité car comme l’écrivait l’UEF France dans une tribune du 9 juin, reprise dans notre dossier sur les élections européennes : « Le mouvement fédéraliste européen s’est construit dans la lutte contre le fascisme pendant la Seconde guerre mondiale, dans la Résistance. Nous devons puiser dans l’énergie de nos fondateurs et fondatrices, dans leur combat, pour se battre pied à pied contre cette peste qui revient. »
Une nouvelle mandature s’ouvre au Parlement européen où l’extrême-droite d’Orban et de Bardella constitue le 3ème groupe. S’il semble que Von der Leyen ait abandonné son idée d’alliance avec les Réformistes et Conservateurs (ECR), l’implantation des nationalistes au sein du Parlement comme au sein du Conseil (Italie, Hongrie, Suède, Slovakie), où avec les législatives anticipées en France, on a failli atteindre la minorité de blocage. La solution fédérale, rapide, est la seule à même de protéger l’intégration européenne et tout le chemin parcouru depuis plus de 70 ans, de répondre au besoin de « reprendre en main ». De plus, dans une Europe fédérale, l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite dans un Etat membre serait moins catastrophique pour l’Union que dans le cas de l’Europe intergouvernementale que nous connaissons.
Enfin, pour protéger la France de la « victoire différée » de l’extrême-droite, nous devons urgemment rénover la Constitution jacobine, qui selon une étude du groupe Verts/ALE du Parlement européen, résisterait 18 mois à l’arrivée au pouvoir de force autoritaire. Notre revue ouvrira ainsi ses pages, dans de prochains numéros, à une réflexion sur la Vème République française. Le fédéralisme peut également y être une solution, car le partage de la souveraineté permet de limiter les conséquences désastreuses de l’arrivée de pouvoir autoritaire.
A tous les niveaux, les fédéralistes doivent rester clairs et sans concession : l’extrême-droite, dont le nationalisme est consubstanciel est un fléau qu’il faut combattre, dans les idées, dans les actions et dans notre quotidien. De nouvelles formes de militantisme sont sûrement à inventer. En France, nous avons 3 ans pour ne pas perdre la bataille.
