Hommage à Rachid ALICHE, écrivain Berbère, et à sa langue

, par Bernard Lesfargues

Lors du dernier Salon du livre d’Alger, un hommage a été rendu à Rachid Aliche, écrivain en tamazight (berbère).

Né en 1953, décédé le 19 mars 2008, Rachid avait longtemps travaillé à Lyon et il était très proche de la petite équipe qui dirigeait les Editions Fédérop .Il présenta un manuscrit, mais aucun des responsables des éditions n’était en mesure de lire ce texte. Il avait été tapé sur une machine à écrire bricolée pour pouvoir reproduire les nombreux signes diacritiques du tamazight écrit en caractères latins. Heureusement, il y avait une magnifique préface, en français, de Mouloud Mammeri, et l’on ne pouvait que lui faire confiance.

Ainsi naquit Asfel, en mai 1981, le premier roman publié en tamazight. Introduit clandestinement en Kabilie, et bénéficiant du bouche à oreille, le tirage en fut vite épuisé. Par contre, le second, Faffa, ne connut pas le même succès.

Peu de temps après son édition, en 1986 (toujours par Fédérop ) Rachid Aliche repartit pour Alger. Il ne donna plus jamais de ses nouvelles à ses amis de Fédérop , ne répondit pas aux lettres ; mais les recevait-il seulement ? On peut supposer que non.

En publiant Asfel (Le remède magique), puis Faffa (La France, au péjoratif), les Editions Fédérop ont pleinement joué le rôle que leurs fondateurs leur assignaient. C’est un honneur pour elles d’avoir aidé les Berbères, nation sans Etat, à préférer, ainsi que l’écrivait Rachid Aliche, « la farine du gland au couscous de la honte ».