La chronique de Cocorico

, par Coco Ricaud

Le 5 sarkozaire de l’an 2

A Dame et Messieurs de la « Presse fédéraliste »

Madame, Messieurs,

il y a longtemps, que je ne vous ai écrit ; lassé de l’absence de réponse à mes légitimes protestations ; je dois aussi convenir que j’ai été progressivement accaparé, depuis ma première missive en 1975, par des questions plus importantes que l’entretien d’un dialogue stérile avec les sectateurs de la pensée fédéraliste que vous êtes (mais le terme de pensée est-il réellement approprié ?).

Mon dernier courrier, au 1er trimestre 2002, date de 6 ans déjà !

Dieu -que son nom soit ici vénéré, tout autant que celui de son humble serviteur Nicolas Sarkozy- que le temps passe vite, lorsque l’on a la force et la sagesse de ne pas polémiquer avec les cloportes de votre espèce et de traiter par l’indifférence leurs odieux (v)agissements taurillonesques !

Dans ce dernier envoi je vous faisais part de mes espoirs en la candidature présidentielle de M. le Président Jean-Pierre Chevènement. Las, ils sont restés vains ! Mais « JPC », comme je m’honore de l’appeler, n’en mérite pas moins de porter, pour l’éternité, le titre de (grand) Président qui aurait du être le sien si la populace ne s’était laissée égarée par des traîtres de votre espèce. Ce ne sont pourtant pas les efforts de personnes désintéressées, comme votre serviteur et notre grand écrivain Michel Clouélebecq, inoubliable auteur des Partis culs et les menteurs (essai politique, comme son nom l’indique, d’une insondable profondeur !) qui en sont la cause.

Mais… que de temps perdu pour notre malheureuse patrie, et donc l’humanité tout entière, dont elle ne peut qu’être le guide et le vaisseau amiral. Heureusement, en 2007, la France s’est enfin donnée à un homme providentiel qui, lui aussi, « a du poil sur la poitrine », comme on le dit en Espagne. Un héraut qui n’a pas hésité à violenter son incommensurable modestie pour lui faire don de sa personne. Or, il en faudra du poil sur la poitrine, et du dévouement désintéressé, pour permettre à notre pays de reprendre la tête de l’humanité, par avance reconnaissante, à la barbe des Chinois, des Papous, des bronzés nord-américains et des pirates somaliens tous ligués sournoisement pour notre perte. Je n’ose penser à ce qu’il serait advenu de nos cons-patriotes si par malheur l’un de ses adversaires l’avait emporté, tout particulièrement la Bécassine poitevino-charentaise ou le Bai-lle-rou béarnais (mais comment peut-on être Béarnais ?).

Des esprits malfaisants pourraient objecter que le Président Sarkozy n’est pas gaulois de pure souche mais plutôt fils d’immigré hongrois (heureusement anticommuniste !), qui plus est marié en troisièmes noces avec une sulfureuse roturière piémontaise(comment peut-on être Piémontaise ?). Mais « qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse », et devant les menaces qui nous guettent, s’il n’est pas le Président de notre Coeur, alors, qu’il soit celui de notre Raison, d’autant que sa succession (A Dieu ne plaise !) semble assurée en l’auguste personne de son fils Jean, deuxième dans l’ordre successoral au Trône Républicain. Le Prince Jean, dores et déjà Bailly des Hauts-de-Seine, qui veille à se former au pilotage du char de l’Etat-nation (que le monde entier nous envie ; riez, riez, riez…) du haut de son scooter. Dans ces temps de massification mondialiste et plouto-démocratique que vous appelez de vos vœux, nous devons savoir humblement accepter pour le rayonnement de la France éternelle et de notre admirable langue nationale (oui, NATIONALE, je n’ai pas honte d’insister) un reître, voire un soudard (sachant si nécessaire manier le karcher) même s’il n’est français que de fraîche date. Vénérons ici nos aïeux clairvoyants qui ont su faire fructifier le généreux magistère d’un petit caporal corse (comme Lui, allogène et doté de talonnettes) qui a su les conduire à la conquête civilisatrice des steppes incultes d’Egypte, d’Ibérie et même de Russie, ce dont les survivants et leur descendance nous sont encore reconnaissants.

Nous ne devons pas non plus négliger que les ancêtres du nouveau Grand Sarkovizir de France et de l’Union européenne, depuis peu réunies sous son oriflamme bleu étoilé (dont les étoiles pourraient être avantageusement remplacées par autant de croix fléchées), aient été durant des générations aux avant-postes de l’héroïque résistance de l’Europe chrétienne aux hordes ottomanes. Gageons qu’il saura à son tour étendre sur nous son manteau protecteur alors que, non content de vouloir intégrer le Machin européen, le gouvernement turc vient de créer une chaîne de télévision d’Etat en patois kurde (mais comment peut on être Kurde ?). Au moment où une malencontreuse réforme constitutionnelle, qui ne peut que lui avoir été soufflée par de démoniaques eurofédéralistes de votre acabit a inscrit dans le préambule gravé dans le marbre de notre Constitution les langues régionales (mais comment peuvent exister des langues régionales ?), nul doute que cette provocation islamo-ottomane visant à détruire l’Occident chrétien ne manquera pas de donner des idées aux patoisants bien de chez nous. Heureusement que, conscient de sa bévue, le Président Sarkozy ne ménage nul effort pour mettre au pas la piétaille journalistique d’Etat.

Hors, c’est au moment où nous devons affronter de tels dangers, qu’un coup d’œil distrait aux derniers numéros de votre revue en peau de lapin, que vous persistez à m’adresser bien que je ne vous aie jamais fait l’aumône d’un euro (même faux), m’apprend que non contents de gaspiller encre et papier, pour diffuser vos théories fumeuses et vos complots séditieux, vous vous dotez d’un site internet nommé avec outrecuidance www.pressefederaliste.EU (et non pas FR., comme vous auriez du avoir à cœur de le faire) ! Mais, encore, que vous auriez embarqué dans votre minable équipage quelques vieilles barbes soucieuses de distiller leur venin fédéraliste mais aussi une jeune muse, pompeusement qualifiée d’Attachée de presse, et quelques jeunes galopins plus adeptes de la masturbation « intellectuelle » que pressés de rentrer dans la vie active pour payer nos retraites tellement méritées en reconnaissance pour le monde merveilleux que leur léguons. Encore de beaux monstres d’ingratitude… !

Lassé de prêcher dans le désert, je vous adresse, malgré tout, mes salutations républicaines.

_