Il y a « 30 ans » nous avons publié…

Contre les valeurs du Front National

Extrait de l’éditorial de Fédéchoses n° 70, 4e trimestre 1990.

Nous n’avons jamais caché dans Fédéchoses, depuis notre premier numéro il y aura bientôt 20 ans, notre aversion pour les thèses de l’extrême droite et notre refus sans concession du fascisme.

Nous l’avons toujours dénoncé comme le stade ultime du nationalisme et le dernier rempart de l’État national que le processus d’industrialisation et l’évolution du mode de production (qui ont besoin pour poursuivre leur progression de marchés aux dimensions continentales) ont depuis le début de ce siècle rendu caduque en Europe.

Mais l’État national dont la crise ne peut que continuer à s’aggraver, n’en finit pas d’agoniser sous nos yeux ; en effet les institutions politiques ne disparaissent que lorsqu’elles sont supplantées par de nouvelles institutions capables de résoudre les problèmes face auxquelles les premières ont failli. Tant que perdurera en Europe la crise de l’État national, le danger totalitaire ou fasciste demeurera ; en France, ce phénomène se traduit par l’audience croissante du Front national et de ses thèses d’exclusion et de refus de l’autre.

Face à ce danger, nous avons toujours affirmé que la Fédération européenne était la seule alternative institutionnelle démocratique, le seul objectif politique au sens noble qui garantisse dans la phase actuelle du cours de l’histoire, l’irréversibilité du processus d’intégration économique européen en le portant à son terme et qui rende possible un avenir dans lequel le fascisme, en Europe, serait définitivement vaincu.

Le Front national et ses responsables ne se sont d’ailleurs jamais trompés sur notre opposition fondamentale à leur égard, même si, au fur et à mesure qu’ils sortent du ghetto où ils étaient enfermés depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, ils redoublent d’agressivité contre les fédéralistes et les valeurs dont ils sont les porteurs, le cosmopolitisme tout particulièrement…