Poursuite du débat entre les fédéralistes de Rhône-Alpes et le groupe Construction européenne de ATTAC Rhône

, par Henri Paraton

Nous avons beaucoup apprécié la participation à la réunion des fédéralistes européens (Université d’automne des fédéraistes de Rhône-Alpes - 2010 - Ndlr).

En ce qui nous concerne nous n’en sommes qu’au stade européen et la notion de fédéralisme mondial nous paraît étrange.

Pour ce qui est de l’Union européenne (par opposition à l’Europe dont les membres et les contours sont quelque peu différents), nous nous inquiétons de son « inadéquation » par rapport aux problèmes mondiaux qu’elle doit affronter.

Il nous est dit que la crise actuelle est bien malheureuse mais que ni l’Union européenne (UE), ni les divers gouvernements nationaux n’y peuvent rien.

La conséquence de cette crise financière, c’est la crise économique et sociale qui provoque les déficits des divers budgets, par exemple en France. Sont touchés, a priori, les Etats-membres de l’UE, à commencer par ceux qui ont triché sur leur situation financière avec l’aide des institutions financières anglo-saxonnes (Grèce).

Au nom de quoi des politiques de rigueur s’acharnent elles sur les plus pauvres des citoyens qui n’y peuvent mais ?

Non seulement les Etats, mais l’UE, ont été incapables d’éviter la crise, mais ils en sont responsables : ce sont les politiques libérales laxistes, laissant faire les entreprises en général et les institutions financières (et leur spéculation), en particulier, qui sont à l’origine de ces crises à répétition.

Face à cette situation, les citoyens électeurs réagissent toujours de la même façon et les partis nationalistes fascisants voient leur popularité grimper dans tous les pays de l’UE. Ce qui explique les prises de position de certains hommes politiques de droite sur les mouvements de population, en vue de récupérer une partie des mécontents.

C’est ce que nous craignions, nous qui avions rejeté le projet de Traité constitutionnel, car mettre la concurrence entre les peuples, parmi les principes, alors qu’elle n’est même pas réglementée de façon efficace, entre les entreprises, du fait de l’opposition de certains pays et lobbies riches et puissants, ne pouvait que conduire là où nous sommes aujourd’hui.

Comment réparer ces dégâts ? Certainement pas en nous lamentant, en nous laissant endormir par de grandioses déclarations ou en continuant dans la même direction (néo)libérale, mais en mettant en place une véritable Europe fédérale avec une politique industrielle et la recherche de l’intérêt général.

Certains pensent qu’il nous faut imiter les Allemands (du moins pour la partie qui coûte aux salariés). Pourquoi ne pas leur demander de prendre les rênes de l’UE afin de la réorienter, dans le cadre de la cogestion, vers un développement solidaire, économique et social !

Cela devra passer, entre autres, par l’harmonisation fiscale et sociale promise le Traité de Rome de 1957.

Pour être entendu, il faut être fort (combien de divisions se demandait Staline à propos du Vatican).

Ensemble, nous pouvons peser sur les politiques, si nous avons le même objectif : « l’amélioration des conditions de vie des citoyens européens et du reste du monde », et cela au niveau électoral national, car il est clair que, malgré leurs contorsions et la publicité qui en est faite, nos parlementaires européens sont des nains politiques (cf. leur déclaration sur les 20 semaines de congé de maternité).

P.-S.

Henri PARATON
Membre du Groupe Construction européenne de ATTAC Rhône

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