Le Parlement européen exhorte le Conseil européen à promouvoir une Assemblée parlementaire aux Nations unies

Le 8 juin, lors de sa séance plénière, le Parlement européen a adressé au Conseil de l’Union européenne plusieurs recommandations concernant la politique de ce dernier lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies. Ces recommandations, qui seront transmises formellement au Conseil par Jerzy Buzek, le Président du Parlement, comprennent un appel adressé aux Ministres des Affaires étrangères de l’UE pour qu’ils soutiennent la création d’une Assemblée parlementaire auprès des Nation unies (APNU).
D’après le Parlement européen, ce nouvel organe mondial servirait à « accroître le caractère démocratique, la responsabilisation démocratique et la transparence de la gouvernance globale, ainsi qu’à permettre une meilleure participation des citoyens aux activités de l’ONU ».

Une décision accueillie favorablement par les législateurs européens

Les principaux membres du Parlement européen se sont réjouis de cette décision du Parlement. « Une Assemblée parlementaire auprès des Nations unies rendrait l’ONU, ainsi que la gouvernance mondiale en général, plus ouvertes, plus transparentes et plus démocratiques.

Nous exhortons le Conseil et les ministres des Affaires étrangères des États membres de l’UE à prendre en considération la recommandation du Parlement européen », a déclaré le législateur européen Jo Leinen, membre du Groupe socialiste, Président de la Commission environnementale et Coprésident de la Campagne internationale pour la création d’une APNU.

Le législateur et porte-parole des affaires étrangères du Parti populaire européen au Parlement européen Elmar Brok a commenté : « La décision du Parlement européen d’appeler à la création d’une Assemblée parlementaire auprès des Nations unies nous a rapprochés de la réalisation de cet objectif. La création d’un tel organe au sein du système des Nations unies résulterait en une plus grande proximité avec les citoyens, ainsi qu’en une participation démocratique et une transparence accrues ».

Le législateur européen Andrew Duff, de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe et Président de l’Union des fédéralistes européens (UEF Europe), a déclaré que « la création d’une Assemblée parlementaire dans le cadre des Nations unies obligerait progressivement les politiciens internationaux à devenir plus responsables devant l’opinion publique démocratique. Le Parlement européen, en tant que tout premier parlement transnational à être directement élu, peut s’avérer un modèle utile pour l’ONU ».

Le parlementaire européen libéral Alexander Alvaro, Coprésident de la Commission des budgets, a fait remarquer qu’il « soutient expressément et se réjouit » de la décision du Parlement. « Un parlement onusien constitue une occasion fantastique pour les décisions de l’ONU de revêtir une nature plus démocratique. Il s’agit d’un outil qui permettrait aux citoyens d’avoir voix au chapitre dans les affaires onusiennes », a déclaré M. Alvaro.

Cette décision ouvre une « conjoncture favorable »

Philippe Adriaenssens, président des Jeunes Européens fédéralistes (JEF Europe) et représentant 30.000 activistes issus de l’ensemble du continent, s’est réjoui : « Le Parlement européen s’est enfin exprimé résolument en faveur de la création d’une APNU, stimulant ainsi le rôle de l’UE en tant que moteur du progrès de la démocratie mondiale. La Haute représentante et les Ministres des Affaires étrangères de l’UE doivent dès lors lui emboîter le pas et s’efforcer d’obtenir la représentation directe des citoyens du monde entier à l’ONU ».

Selon Andreas Bummel, le secrétaire général de la Campagne internationale pour la création d’une APNU, l’Appel que le Parlement européen a adressé au Conseil de l’UE visant à inscrire le projet d’APNU à l’agenda de l’Assemblée générale des Nations unies constitue une « étape extrêmement importante » qui ouvre une « conjoncture favorable ». Dans un article publié dans le magazine en ligne The New Federalist, il a aussi fait remarquer que « le minimum » que les partisans d’une APNU attendent maintenant est que la baronne Catherine Ashton, Haute Représentante de l’Union pour les Affaires étrangères, « mentionne le projet d’APNU dans son intervention lors de la prochaine session de l’Assemblée générale de l’ONU ». Toujours selon M. Bummel, il serait idéal que « le Conseil amorce des délibérations sur les importantes questions » liées au projet de création d’une APNU, afin de « jeter les bases de négociations sérieuses sous les auspices des Nations unies ».

Le soutien européen à la Campagne

En 2007, la Campagne a publié un appel public à la création d’une APNU qui, à ce jour, a acquis le soutien de ressortissants de plus de 140 pays, dont de nombreuses personnalités européennes. En plus de plus de soixante membres du Parlement européen et de nombreux parlementaires nationaux, les politiciens européens qui ont signé cet appel comptent, entre autres : l’ancien Commissaire européen Philippe Busquin, de Belgique ; l’ancien Président de la République tchèque Vaclav Havel ; l’ancien Premier ministre français Michel Rocard ; l’ancien Premier ministre maltais Alfred Sant ; l’ancien Secrétaire d’État au Développement international britannique Clare Short ; l’ancien Ministre des Finances allemand Hans Eichel ; l’ancienne Ministre de l’Éducation espagnole Mercedes Cabrera Calvo-Sotelo ; l’ancien Ministre des Affaires étrangères grec Theodoros Pangalos ; l’ancienne Ministre de la Culture italienne Giovanna Melandri ; l’ancien Ministre de la Coopération luxembourgeois Charles Goerens ; le nouveau ministre de l’Éducation irlandais Ruairi Quinn ; ou le nouveau Ministre des Affaires étrangères irlandais Eamon Gilmore (qui a signé l’appel il y a quatre ans).

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