Numéro 150 !

Cette livraison de Fédéchoses porte un beau numéro, le n° 150, ce qui signifie, à notre rythme de parution trimestriel, plus de 37 années au service de la diffusion de l’idée fédéraliste et d’un large dialogue entre tenants du fédéralisme (interne et international) et de la démocratie.

Fédéchoses est né, en 1973, pour permettre aux groupes éparpillés de jeunes fédéralistes en France d’apprendre à se connaître, à dialoguer puis à se rapprocher, afin de participer collectivement au processus de refondation de la Jeunesse européenne fédéraliste (JEF - Europe), après les années de division des fédéralistes européens, ayant suivi le refus par la France de la Communauté européenne de défense en 1954. De cette époque, trois des fondateurs de la revue (puis de notre association éditoriale, Presse fédéraliste - www.pressefederaliste.eu, J.-F. Billion, M. Morin et J.-L. Prevel) participent encore à notre Comité de rédaction. Six autres de ses membres, encore tout récemment responsables des Jeunes Européens - France (section française de la JEF - Europe) et pour nombre d’entre eux étroitement associés au magazine en ligne Le Taurillon, (F. Banfi, R. Blaise, F. Cazenave, S. Fernandes, V.-X. Lentz et D. Soldini) l’ont rejoint début 2008 (cf. notre n° 139) en même temps que M. Braud (responsable de l’Action fédéraliste « Socialisme et Liberté ») ; pour leur part, B. Boissière, D. Colmont et L. Levi s’éraient joints à nous entre temps. C. Montfort, elle, a accepté de rejoindre plus récemment notre équipe. Nous ne saurions omettre de mentionner, Jean-Pierre Gouzy, qui depuis notre numéro 140 nous confie un « Billet » trimestriel, ou d’autres qui ont tellement collaboré ou aidé notre publication, comme Bernard Barthalay (son premier éditorialiste), Albert M. Gordiani ou, bien sûr, Bernard Lesfargues.
 
Durant toutes ces années Fédéchoses est resté fidèle au slogan adopté par l’UEF lors de son Congrès de Montreux de 1947, « Une Europe unie, dans un monde uni ») et aux valeurs du « Fédéralisme de la Résistance » représentées, plus particulièrement, par le Manifeste de Ventotene de 1941, la « Déclaration fédéraliste des Résistances européennes », de Genève au printemps 1944, et la « Déclaration de Lyon du Comité Français pour la Fédération Européenne » de juin de la même année.

Nos lecteurs trouveront dans ce numéro des apports théoriques, comme celui de Michel Mouskhely (trop tôt décédé), indispensable pour comprendre la différence entre « confédération » et « fédération » (extrait d’une brochure à paraître à Presse fédéraliste), des analyses sur la construction européenne qui oscille entre poussées du processus communautaire et régressions intergouvernementales telle que celle que nous connaissons aujourd’hui, aiguë depuis la mise en oeuvre du Traité de Maastricht, comme si les chefs d’Etat et de gouvernement, les « profiteurs de la souveraineté nationale » que Spinelli fustigeait dans son Manifeste des fédéralistes européens (1957), prennaient le vertige, acculés au bord du fossé, étroit mais profond, qu’ils craignent de franchir, vers la Fédération européenne… qui les déposséderait (enfin) d’une illusoire toute-puissance. Nous ouvrons, à nouveau, nos colonnes à des critiques ou des questions venant d’anciens fédéralistes, s’étant parfois éloignés, ou d’associations (comme ici ATTAC - Rhône) avec lesquelles, malgré les divergences passées, nous nous efforçons de maintenir et développer une réflexion commune.
 
Ce numéro de Fédéchoses fait également largement écho au Conseil du Mouvement fédéraliste mondial (WFM) tenu à Buenos Aires il y a quelques semaines en même temps qu’une « Conférence interparlementaire sur les processus d’intégration régionale et la réforme du système international », à l’initiative du Parlement latino-américain, et qu’une réunion du Comité d’initiative de la Campagne pour une Assemblée parlementaire des Nations unies (UNPA). Pour tous les promoteurs des intégrations régionales, partout dans le monde, comme pour ceux qui militent aujourd’hui pour le renforcement et la démocratisation des Nations unies et la démocratie mondiale, le processus d’intégration européenne reste un modèle et la lutte fédéraliste de Spinelli souvent emblématique.
 
Reste aux fédéralistes européens, sur notre continent, … à définir une stratégie politique crédible et susceptible de permettre de rassembler les forces qui, mondialistes, européistes, régionalistes ou autonomistes, luttent démocratiquement contre la souveraineté absolue de l’État national, bureaucratique et centralisé, pour permettre enfin de voir émerger les États-Unis d’Europe, étape incontournable vers notre but ultime la Fédération mondiale et la mise hors la loi de la guerre et de la violence institutionnalisée.

Fédéchoses

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