Non à l’impuissance des Etats-nations et de l’Europe intergouvernementale contre la crise... Pour une Initiative citoyenne européenne et un Plan européen extraordinaire de développement durable et pour l’emploi

Cette nouvelle livraison de Fédéchoses marque le début de notre quarantième année de publication continue ; nous yreviendrons en fin de cet éditorial.

Ce numéro, le 159ème., se consacre à l’aspect européen du combat fédéraliste et ne laisse qu’une minorité de son sommairet de ses développements aux autres aspects du fédéralisme institutionnel, qui sont à ses côtés devenus notre « marque dfabrique » et notre raison d’être : le fédéralisme interne et le fédéralisme mondial…

Ce numéro est donc largement centré sur l’actualité maussade de l’Union européenne (UE) illustrée par le désaccord budgétaire et la crise financière à Chypre.

Ces deux événements illustrent en effet à la perfection, comme le souligne vertement le Billet de Jean-Pierre Gouzy, la mal gouvernance de l’Union, qu’il s’agisse :

  • du rôle hypertrophié du Conseil européen qui induit et généralise des décisions prises sur la base du plus petit dénominateur commun privilégiant les intérêts à court terme des Etats membres, au détriment de ceux, à moyen età long terme, des citoyens européens dans leur ensemble, ou,
  • du rôle piteux joué par les représentants de l’Union chipotant une aide financière à Chypre… conditionnée initialement à un chantage à la taxation des citoyens-épargnants, quelle que soit, dans un premier temps,l’éventuelle modicité de leurs avoirs.

Heureusement, le Parlement européen, en s’opposant au projet de budget (cette fois baptisé Cadre financier pluriannuel 2014-2020) a parfaitement compris l’enjeu et a joué pleinement son rôle de représentant du peuple européen qui l’autorise, et l’oblige, à voir plus loin que le bout du nez des dirigeants nationaux, le plus souvent prisonniers d’échéances électorales à court terme.

C’est peu de dire, qu’en raison de ces soubresauts la démocratie est en crise dans l’UE, de même que l’existence même de elle-ci et la poursuite du projet d’intégration démocratique et fédérale du continent tout entier. Les récentes élections en Italie, entre autre, en sont une bonne illustration.

C’est la raison pour laquelle nous faisons aussi une large place à une Initiative citoyenne européenne (ICE), disposition incluse dans le Traité de Lisbonne, lancée par nos amis fédéralistes italiens et qui vise à demander à La Commission européenne de lancer un Plan européen extraordinaire de développement durable et pour l’emploi. Cette initiative doit pour être validée, recueillir un million de signatures dans au moins sept pays de l’Union dans une période de temps limitée des conditions strictement définies. Des Comités promoteurs de l’ICE se sont déjà constitués en Grèce, en Italie et plus récemment en France ; d’autres se préparent dans d’autres pays de l’UE. Les fédéralistes, en France, comme dans les autres pays membres de l’UE, ont là et pour une fois une excellente occasion de prendre la tête d’une vaste coalition de citoyens et d’organisations de la société civile, syndicales, culturelles, politiques… pour une autre Europe. Une Europe à l’opposé de celle des Etats et de la crise économique, confédérale et impuissante, que les citoyens rejettent de toute part : l’Europe fédérale de la démocratie profondément renouvelée, de la croissance et de l’augmentation de la qualité de la vie pour tous ceux qui y résident. Cette Europe fédérale, « libre et unie », que les Fédéralistes appellent de leur voeux et qui est l’unique raison de leur engagement politique depuis la Résistance au nazi-fascisme ; cette Europe fédérale qui seule peut rendre irréversible le processus d’intégration européenne et constituer le rempart de la démocratie contre le nationalisme et les populismes, de droite… comme malheureusement de gauche, dont il se nourrit.

Dans un an se tiendront les prochaines élections européennes. Une telle initiative doit se situer au cœur du débat de la campagne électorale en démontrant qu’une autre Europe est possible. Les Fédéralistes n’ont pas de temps à perdre et doivent dès maintenant se lancer dans cette bataille pour donner, à travers cette initiative de démocratie participative, un sens et un contenu politique de progrès aux élections européennes de l’année prochaine.


Pour en revenir, à Fédéchoses, et à ses quarante années de publication, nous sommes heureux de pouvoir annoncer à ses lecteurs qu’une communication sur la revue aura lieu début mai à l’occasion d’un Colloque sur « l’Europe et la presse » à l’Université de Pérouge et d’Assise. Cette présentation sera encore modeste car la période étudiée, s’arrêtant à 1979 (pour ce colloque initial), ne couvrira que la fondation de Fédéchoses et nos six premières années d’existence. Nous allons toutefois saisir cette occasion qui nous est offerte pour accélérer la mise en ligne de nos archives et procéder à une étude et analyse précise non seulement du contenu de la revue (qui sera prochainement mis à la disposition de tous) mais encore de l’histoire de l’association Presse Fédéraliste et de l’ensemble des publications (brochures, Lettre d’information et revue [regroupées sous le titre Carnet d’Europe] et livres) qui sont venues y rejoindre Fédéchoses au fil des quarante dernières années.

Pour terminer cet édito, nous voulons enfin nous réjouir que Jonathan Leveugle, membre des Jeunes Européens France e Directeur de l’euro-magazine en ligne Le Taurillon ait accepté de rejoindre notre Comité de rédaction.

Mots-clés