Critique citoyenne de « Qu’ils s’en aillent tous ! », de Jean-Luc Mélenchon

, par Fabien Cazenave

Jean-Luc Mélenchon, parlementaire européen (GUE) et président du PdG (Parti de Gauche), vient de sortir chez Flammarion un nouveau livre intitulé sobrement : “Qu’ils s’en aillent tous !”. L’un des hérauts du Non de 2005 se présidentialise en sortant un brûlot qui correspond bien au discours de ce personnage de la vie politique française. Chose intéressante, Jean-Luc Mélenchon consacre un chapitre entier à l’Europe et son avenir. J’ai donc décidé de regarder ce livre sous un oeil critique, celui du citoyen. Regarder ce qui est intéressant ou pas dans cet essai politique.

Parce que comme tous les anciens leaders du Non, il essaye de capitaliser sur une des rares victoires de son camp. Parce qu’aussi “l’Europe” est un bon élément de combat, structurant, pour ce courant politique. Elle incarne en effet le “néo-libéralisme” parfait avec des décisions forcément lointaines puisque de “Bruxelles”, contre les “peuples” avec son schéma institutionnel complexe où sont mélangés démocratie représentative et intergouvernementalisme. Voici une étude de texte citoyenne : partir de ce qui est écrit dans ce livre pour analyser ce qui nous est proposé par M. Mélenchon sur les questions européennes.

“Sortir du Traité de Lisbonne”

Avant le chapitre III, il est très peu question d’Europe, le président du Parti de Gauche préférant taper sur l’État sarkozyste et les financiers de la planète. D’ailleurs, il est à remarquer que dans la dernière de couverture, il n’est nulle part fait mention de l’Europe. Cela montre bien que l’auteur, candidat pour 2012, se place dans le contexte national. C’est ainsi qu’il faut comprendre le fait de donner un chapitre en entier à l’Europe. Le Traité de Lisbonne aujourd’hui adopté par les États européens est le fils un peu caché du “TCE” de 2005. Même si le débat lors de son adoption en France en février 2008 n’a pas pris de dimension politique ou médiatique, la gauche de la gauche s’était mobilisée sur le sujet, histoire de rester sur ses acquis du vote de 2005. Elle avait réussi à imposer la grille de lecture suivante lors du vote : “ce sont les intérêts sociaux du peuple contre les intérêts néo-libéraux des gouvernements”. L’écho électoral de ce choix stratégique de campagne a été gagnant, structurant même totalement le débat de 2005.

Ce qui est dommage, c’est d’imposer cette grille de lecture à ce qu’il s’est passé ensuite. La France et les Pays-Bas ont voté non, mais 18 États avaient voté oui démocratiquement (dont 2 par référendum). Le rapport de force n’étant pas favorable, le Traité de Lisbonne était forcément très proche du TCE. Pour Jean-Luc Mélenchon, il s’agit là d’une preuve de la manipulation des élites de l’Europe contre les intérêts du pauvre peuple. Le meilleur exemple pour lui étant le vote irlandais. Il est vrai qu’il est choquant de voir qu’un seul peuple a le droit de véto sur les autres puisque le non irlandais suspendait la ratification. Mélenchon passe allègrement sous silence sur les raisons du vote irlandais, bien à l’opposé des raisons du non en France. Car le vote irlandais était un non libéral et non social comme cela fut le cas en France. Pour le leader du PdG, les peuples se retrouvent tous pour dire non.

Sous-chapître “Le rêve brisé”

Tout d’abord, dans la droite ligne de ce qu’il dit depuis le début du livre, M. Mélenchon estime que l’Europe (tout comme la démocratie en France) “devrait être le moyen de rétablir la souveraineté populaire mise en cause par la mondialisation et les Etats-Unis d’Amérique”. Traditionnel dans son discours, il y a clairement une opposition entre souveraineté populaire et démocratie représentative. De manière incompréhensible, il termine ce sous-chapitre par la constatation que le “capital” exige que “pour punir les peuples, on les priverait de droit de vote au Conseil européen”. Il est normal que les citoyens (d’ailleurs pourquoi l’auteur mélange-t-il peuple et citoyen ?) ne vote pas au Conseil européen. Cet organe est le représentant des États au sein des institutions européennes. Il est donc normal que cela soit les représentants de ces États qui soient présents au Conseil européen.

On peut être contre l’intergouvernementalisme (et l’auteur de ces lignes l’est clairement) car la diplomatie n’est pas la démocratie. Mais on ne peut pas reprocher à un organe de ne fonctionner que ce pourquoi il a été créé. C’est d’autant plus bizarre que Jean-Luc Mélenchon est député européen, et donc il sait bien que c’est au Parlement européen que les citoyens de l’Union européenne sont représentés. Le président du Parti de Gauche devrait être plus clair dans sa critique de l’intergouvernementalisme. En opposant Parlement européen et Conseil européen par exemple. En même temps, difficile de le faire pour lui alors qu’il oppose souveraineté populaire contre démocratie représentative, il est vrai. Mais cela manque donc d’un exemple pour dire comme la souveraineté populaire des peuples européen doit se manifester ensemble pour diriger l’Europe sans passer par la démocratie représentative, à savoir sans intergouvernementalisme ou sans parlementarisme.

Sous-chapitre “une gargouille globich”

Critiquant la sur-représentation de l’anglais dans les institutions européennes, Mélenchon joue sur le registre des méchants qui ne parlent pas notre langue. C’est un peu grossier comme procédé. Il pourrait tout à fait regretter la présence du tout-(mauvais)-anglais tout en soulignant l’importance que chacun puisse s’exprimer dans sa langue et donc sa culture. La proposition n’est pas l’objet de ce livre. L’Union européenne a un nouveau défaut, elle ne lui parle pas assez en français.

Pour Jean-Luc Mélenchon, le Traité de Lisbonne n’a pas remédié aux problèmes de lisibilité des institutions européennes. Avec la présidence du Conseil de l’Union européenne (rebaptisée pour être plus pédagogique dans ce livre de “Conseil des gouvernements”), le président du Conseil européen et le président de la Commission, il est clair que le citoyen ne s’y retrouve pas beaucoup plus.

Cependant, M. Mélenchon devrait quand même s’appuyer pour étayer son commentaire sur la présidence tournante pour démontrer son propos. Deux grosses erreurs sur la durée des mandats… Page 75, deux grosses erreurs sont effectuées par Jean-Luc Mélenchon. Des erreurs grossières, surtout pour quelqu’un qui connaît par coeur l’architecture institutionnelle, tant il l’a combattue sur les estrades durant la campagne de 2005. Ainsi M. Mélenchon définit la durée du mandat du président du Conseil européen à 2 ans, or celle-ci est de deux ans et demi (renouvelable potentiellement une fois). Autre erreur, plus problématique venant d’un député européen, il explique que “le président de la Commission installée pour la durée d’un mandat de l’Assemblée européenne, soit 6 ans !”… or le mandat d’un eurodéputé est de 5 ans. Peut-être que Jean-Luc Mélenchon se plaît bien dans ses habits de parlementaire européen finalement et qu’il a envie que cela dure plus longtemps ? Plus probablement, M. Mélenchon ayant été sénateur de l’Essonne -d’octobre 1986 à avril 2000 puis de septembre 2004 au 7 janvier 2010 (source Wikipedia)- doit confondre avec la durée du mandat des sénateurs qui est de 6 ans. Ces erreurs sont tout de même grossières de la part d’un haut responsable politique qui est actuellement parlementaire européen.

Sous-chapitre “Cette Europe n’est pas la solution, c’est le problème”

L’auteur souhaite nous faire penser que “les gesticulations du Parlement européen ne sont qu’une diversion”. Pire “une véritable ponction est faite sur la richesse produite par notre pays, au profit de cette construction libérale qui détruit notre modèle économique”. L’Europe pique de l’argent à la France ! On nous volerait dans les caisses alors… La France serait même contributeur net au budget de l’Europe. C’est tellement gros comme argument que cela ne passe pas : la France reçoit des milliards d’euros pour son agriculture que M. Mélenchon ne compte pas, tout comme tous ces projets pour l’entretien des routes par exemple dans lesquels la méchante Europe investit et qui ne sont pas comptés par l’auteur. Sans l’argent que l’Europe a investi en Espagne, celle-ci n’atteindrait pas le niveau économique qu’elle a aujourd’hui et les vertueuses entreprises françaises ne pourraient pas autant exporter dans ce pays…

De plus, les milliards piqués par l’Europe, ce sont des milliards qui ne sont pas généreusement accordés par la France : c’est l’argent débattu et négocié que la France accepte d’apporter au budget européen parce qu’elle y trouve son intérêt. C’est une décision validée par la France, via ses dirigeants. Il est inadmissible de nous expliquer que la France serait obligée de payer à la place des autres. C’est un choix fait par tous les pays participants qui ne va pas bien loin : 1 % du PIB est investi par les différents pays pour participer au budget européen, budget qui participe principalement à faire de l’agriculture en Europe une agriculture de premier plan au niveau mondial (avec des erreurs de stratégie sûrement) ou de construire des infrastructures essentielles aux différents pays d’Europe pour pouvoir échanger et commercer entre nous, via le FSE par exemple.

Il n’existerait “pas un seul exemple d’un mieux social quelconque qui soit venu de l’Europe en France. Pas un !” Et la parité alors ? C’est sûr que c’est grâce à notre belle élite politique dont fait partie Jean-Luc Mélenchon que nous avons avancé sur ce sujet… Grâce à l’Europe, on peut bénéficier de notre couverture sociale française quand on va travailler de manière détachée en Pologne, tout comme un Polonais peut venir travailler de manière détachée en France en bénéficiant de la meilleure couverture sociale entre celles des deux pays, à savoir la française… Mais c’est apparemment trop compliqué à voir pour l’ancien sénateur de l’Essonne. Pourtant, grâce à l’Europe, un Français peut subir une opération en Allemagne si les techniques y sont plus avancées, tout en bénéficiant des remboursements de sécurité sociale en France. C’est du concret et une amélioration sociale pour les patients.

Mais cette technique de dire que l’Europe c’est du moins disant social, cela permet de se glorifier d’avoir le meilleur système social du monde. Un nationalisme du social français en quelque sorte. Ce qui est dommage, c’est de ne pas regarder ce qui peut potentiellement marcher mieux ailleurs avec cette grille de lecture.

Sous-chapitre : “ça marche moins bien et c’est plus cher”

Ce serait la faute à la Commission européenne si les prix de l’électricité ont augmenté… Voilà le type d’erreur qu’un député européen ne devrait pas commettre. Tout ce qui est décidé par Bruxelles est avalisé par les dirigeants français à un moment donné dans le processus. Quelque soit l’orientation idéologique des commissaires européens. De plus, si EDF n’allait pas chiper des marchés dans les pays voisins de la France, notre pays ne serait pas obligé d’ouvrir notre marché de l’électricité à la concurrence. On ne peut pas interdire aux autres de venir commercer chez nous alors qu’on leur prend des parts de marchés chez eux… Mais ça, c’est une décision où la France a donné son aval pour pouvoir aller piquer des marchés en Europe. C’est un choix politique (avec lequel J.-L. Mélenchon a le droit d’être en désaccord).
Encore une fois, comme pour le budget, tout ce qui est décidé en Europe s’est fait avec l’accord des dirigeants français. La Commission européenne n’a pas le pouvoir d’imposer quoi que ce soit à un pays.

Sous-chapitre : “l’organisation du pillage”

“Dans tous les domaines où pleuvent des directives européennes, on assiste à la même négation de l’intérêt général.” Eh bien voilà une analyse bien fine du processus de décision communautaire… On pourrait s’attendre à une critique plus épaisse du processus de décision en Europe. Par exemple, M. Mélenchon pourrait souligner que la Commission devrait être officiellement politisée, en lien avec une majorité au Parlement européen. Car en l’absence d’Europe réellement politique, c’est évidemment le prisme de l’économie qui prime. Mais de là à en comprendre que tout ce qui est décidé en Europe est fait en l’absence de prise en compte de l’intérêt général est par trop caricatural et perd en intérêt dans la critique.

De plus, les propositions de la Commission sont forcément validées et par le Parlement européen et par le Conseil (donc les États). L’intérêt général est forcément regardé par ces entités. Tout du moins l’intérêt général du point de vue national concernant les dirigeants nationaux…

Sous-chapitre : “l’Europe autoritaire”

Jean-Luc Mélenchon a tout à fait raison de souligner qu’une négociation intergouvernementale n’est pas la démocratie. Cependant, il oublie de dire que des négociations diplomatiques sont tout à fait légitimes puisqu’elles se font entre Etats souverains. C’est d’ailleurs tout le problème de la création du Traité de Lisbonne : la France et les Pays-Bas étaient deux pays contre 18 qui eux avaient ratifié démocratiquement le TCE. Par conséquent, nous étions moins forts dans la négociation pour donner un tour encore plus social à un traité dont les Britanniques ne voulaient pas non plus. Le non irlandais au Traité de Lisbonne s’est retrouvé dans cette situation du reste : seul pays face à tous les autres qui avaient ratifié le traité de Lisbonne, le re-vote était inévitable et forcément défavorable à ceux qui étaient contre le traité. Cependant, si les Irlandais ont voté oui la deuxième fois, c’est aussi peut-être parce qu’ils estiment que les garanties données valaient le coup ?
Que propose le député européen en face ? Pas grand chose pour sortir de la diplomatie. Pourtant, il pourrait revendiquer le primat du Parlement européen qui représente les citoyens européens. Mais il reste à la simple critique de la diplomatie.

“L’obligation de présenter le budget du pays à la Commission européenne avant que celui-ci soit soumis au Parlement national est un odieux abus de pouvoir. C’est le retour d’un équivalent du droit de véto royal de l’Ancien Régime”. Quel est le rapport entre la Commission européenne et la monarchie absolue ? Vouloir faire des rapports historiques aussi hasardeux décrédibilise l’auteur. Le Roi en France avait droit de vie ou de mort sur les membres du peuple. Ce n’est pas le cas de la Commission européenne, qui n’a d’ailleurs aucun droit de véto sur les budgets. Cette proposition avait pour but de permettre une meilleure coordination des budgets nationaux.

On agite un chiffon rouge en faisant référence à la Révolution française. Mais le lien est quand même très ténu… Donc le but est ailleurs, sous-entendre qu’on veut faire la révolution pour couper la tête de la Commission européenne qui serait une sorte de monarque. Drôle de roi en vérité qui ne peut rien imposer sans l’accord de ses sujets, les États.

Sous-chapitre : “le nouveau totalitarisme en Europe”

Rien ne se décide sans l’accord des dirigeants nationaux, sans compter aujourd’hui le poids plus important aujourd’hui du Parlement européen, représentant des citoyens européens. Mais d’après J-L Mélenchon, “l’Europe adopte une pente totalitaire. L’adjectif est pesé.” Alors, reprenons la définition du totalitarisme…

Le totalitarisme selon Wikipedia : “Le totalitarisme est le système politique des régimes à parti unique, n’admettant aucune opposition organisée, dans lequel l’État tend à contrôler la totalité des activités de la société. Concept forgé au XXe siècle, durant l’entre-deux-guerres, le totalitarisme signifie étymologiquement système tendant à la totalité, à l’unité”.

Voilà bien là ce que n’est pas l’Europe. Sa devise est d’ailleurs “unie dans la diversité”. Il n’y a pas de parti unique puisque les différentes institutions sont marquées par le pluralisme. Même au Conseil européen, il n’y a pas un seul parti au sein duquel sont membres tous les dirigeants européens. L’Union européenne est aussi marquée par le principe de la subsidiarité qui est le contraire du contrôle total des activités de la société puisque l’Europe n’est compétente que pour une partie des questions politiques, notamment sur l’agriculture et les règles de concurrence dans les échanges commerciaux en Europe. Les États ont encore des compétences propres que l’on sache…

A priori, M. Mélenchon ne sait pas ce qu’est un État totalitaire. Qu’il aille faire un tour en Biélorussie, il verra.

Sous-chapitre : “sortir du Traité de Lisbonne”

M. Mélenchon veut sortir de l’Europe pour ne s’engager “plus que sur les objectifs concrets, immédiats, liés à la refondation républicaine sociale de mon pays”. Donc, j’en conclue simplement que le repli nationaliste est la solution. Ne faisons aucune proposition pour changer l’Union européenne, il n’y a rien à faire du fait d’une “Union à 30 membres cadenassée par les nationalismes est-européens, les régionalismes méditerranéens, l’allégeance unanime et enthousiaste à l’atlantisme de tout ce petit monde”.

Bon, on met de côté les nationalismes de l’Ouest et notamment la volonté de repli sur soi des Français parce que Bruxelles est vraiment trop méchante. On espère que M. Mélenchon compte dedans les prochains pays qui vont adhérer car pour le moment, nous n’en sommes qu’à 27 membres…

Sous-chapitre : “un nouveau référendum sur l’Europe”

Pour les questions européennes, il faut demander un référendum… national. Faisons fi de la volonté des autres peuples et regardons ce qui nous intéresse nous. Proposons une question simple et pas engagée du tout : “doit-on continuer à appliquer le démantèlement des services publics ?” Faudra me dire qui est pour… Ce type de question ressemble beaucoup à un référendum plébiscitaire. Mais une fois que tout le monde aura répondu “non”, on impose notre choix aux autres peuples souverains pour changer la législation européenne ?

M. Mélenchon prend donc exemple sur les grands Européens que sont les “Anglais” (parce que la différence entre les Anglais et le Royaume uni…) et demande l’établissement d’un opt-out “pour suspendre l’application d’une règle communautaire”. Tiens donc, déjà que la France peut grosso-modo bloquer toute règle édictée par Bruxelles au moment de la prise de décision, voilà qu’elle devrait en plus utiliser l’opt-out à tout bout de champs et à tout moment ! Voilà la vraie solution pour casser l’Europe d’aujourd’hui : imposons des opt-out pour ne plus avancer ensemble et rendre le tout encore plus illisible. Surtout, il faut lire la phrase suivante de la page 87 : “la révolution citoyenne dans ce domaine consistera à proposer par référendum de ne plus appliquer les articles du Traité qui sont contraires à l’intérêt général des Français”.

Nationalisme quand tu nous tiens ! Pensons de manière nationale et non pas de manière européenne ! Ne faisons pas d’Europe politique et surtout rétablissons les frontières et tutti quanti ! D’ailleurs, surtout pas de moyens pour le Service européen d’action extérieure, tandis que “nos ambassades et nos alliances françaises croupiraient”. La France avant tout.

Beurk…

Tout comme cette dernière contre-vérité du chapitre : “les Portugais ont expulsé M. Barroso du pouvoir dans leur pays”. Il venait juste de gagner les élections deux ans avant avec 40 % des voix et ce sont les chefs d’États et de gouvernements qui l’ont proposé à la présidence de la Commission européenne… Mais bon, puisqu’on se permet de dire n’importe quoi en dénigrant tout ce qui n’est pas français, on n’est plus à ça près…