François Hollande… est il vraiment fédéralistement compatible ?

Pour répondre à la question de savoir si François Hollande est fédéralistement compatible, après y avoir presque cru et/ou voulu y croire, puis l’avoir sincèrement espéré, aujourd’hui la réponse est clairement non ! Que ce soit :

  • en matière d’objectifs pour « la France de 2025 », tels que le Président de la République les a encore récemment
    affirmés au Monde. Ils se limitent grosso modo à réaffirmer la sacro-sainte souveraineté nationale et son importance dans
    une période, ou plus encore qu’aujourd’hui (et moins encore qu’après-après demain), une telle notion aura selon toute
    logique (nous pourrions écrire selon la logique de l’évolution du cours post-national de l’histoire) encore moins de
    valeur progressiste et de réalité qu’aujourd’hui ! ;
  • en matière de refus des Etats-Unis d’Europe, sous prétexte que comme soeur Anne il ne voit rien venir ; mais la
    sagessse populaire, voire divine, nous rappelle qu’il n’est de meilleur aveugle que celui qui ne veut pas voir ;
  • en matière de mise au placard du droit de vote des immigrés non-européens aux élections locales ; ce qui laisse mal
    augurer de son aptitude à mouiller la chemise pour imposer une citoyenneté européenne de résidence, notion
    popularisée par notre ami Paul Oriol ;
  • en matière de ratification de la Charte européenne des langues régionales… pourtant, là encore, l’une de ses promesses
    de campagne ; qui tout comme l’acte (manqué) n° 3 de la décentralisation laisse bien mal augurer d’une réelle réforme
    de la République (« une et indivisible » et si fière de l’être… et d’en crever !) dans un sens de réelle décentralisation et
    démocratisation à base régionale de l’Etat ;
  • enfin, pour ne pas donner l’impression de vouloir nous acharner, en matière de soutien aux propos du Ministre Manuel
    Valls sur la question Rom…

Nous ne voyons rien là de bien réjouissant, au niveau de l’action politique pas plus qu’au niveau des valeurs morales
défendues… et ce n’est pas l’éventuelle mise en place tant différée par le Président précédent du référendum d’initiative
populaire qui péserait bien lourd dans la balance…

De Garry Davis et de la citoyenneté mondiale… à la reconnaissance des langues minoritaires…

Dans cette livraison de Fédéchoses, nous laissons une large place au décès de Garry Davis, grande figure du mouvement des
« Citoyens du monde » qui a montré, au sortir de la deuxième guerre mondiale, la pertinence et l’urgence d’une vision mondialiste
de la politique… inséparable d’après nous du combat pour la Fédération européenne qui ne prend tout son sens que dans une
telle perspective planétaire. Inséparable, également, de ce combat fédéraliste pour la démocratie internationale et la survie de
l’humanité sur cette planète (en attendant comme l’a souvent illustré la science fiction d’éventuelles fédérations interplanétaires
voire intergalactiques) est le combat pour la défense, la survie et le redéploiement des langues et au-delà des cultures régionales et
/ ou minoritaires. Exemplaire à cet égard le vote récent à une écrasante majorité (à l’exclusion de trop nombreux eurodéputés
français !) du rapport de François Alfonsi par le Parlement européen… Nous y revenons également dans ce numéro.

Asemblée générale et renouveau de l’UEF France, préparation des élections européennes et Initiative des citoyens européens pour un Plan européen extraordinaire de développement durable et pour la création d’emplois

Les 14 et 15 septembre s’est réunie à Paris l’AG de l’UEF France, suivie de la réunion de son Comité directeur. Ces instances ont
été largement renouvelées, rajeunies et féminisées, pour la première fois depuis des décennies. Nous lui acordons une place très
importante et inhabituelle dans ce numéro et nous espérons qu’une nouvelle ère va s’ouvrir ainsi pour le combat fédéraliste en
France avec une communication adaptée aux nouvelles technologies, plus réactive et avec des choix stratégiques forts comme le
soutien à l’ICE pour un Plan européen extraordinaire de développement durable et pour la création d’emplois.

Fédéchoses, quoi qu’il en soit et comme c’est le cas depuis 40 ans, conservera son autonomie par rapport à toute organisation
fédéraliste, mais ne peut manquer, à cette occasion, de se réjouir de cette évolution si longtemps espérée et pour laquelle nous
n’avons jamais cessé d’oeuvrer : formation des militants (une Commission a été fondée pour y veiller), ouverture aux fédéralismes
« mondial » (une Commission vient d’être mise en place) et « interne » (le principe d’une telle Commission a lui aussi été acté)…
Enfin pour achever cet édito, notons que la campagne pour l’ICE se poursuit avec la consolidation de ses sept premiers Comités
nationaux, dans l’attente de la création de son Comité européen et du dépôt de l’ICE auprès des services de la Commission
européenne. Elle accompagnera utilement la campagne pour les élections européennes en lui donnant un contenu concret de
politique économique et sociale, indispensable si nous voulons que le projet d’unification européenne fasse encore rêver les
citoyens.

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